Béjaia - Aokas

Aokas (Béjaïa) - Un arrêté communal pour protéger les chauves-souris



Aokas (Béjaïa) -  Un arrêté communal pour protéger les chauves-souris




Le président de l’APC d’Aokas, dans la wilaya de Béjaïa, a pris un arrêté pour classer en site protégé une grotte qui abrite pas moins de 3.000 chauves-souris de 10 espèces différentes sur les 25 présentes toute l’année dans notre pays.

C’est l’une des rares colonies découvertes à ce jour avec un nombre aussi important d’individus de plusieurs espèces, ce qui lui confère une valeur inestimable dans le patrimoine naturel de notre sous-région, selon le docteur Ahmim Mourad de l’université de Béjaïa, qui travaille sur ces étonnants mammifères volants.

La grotte a été baptisée du nom de Jiri Gaisler, qui l’a découverte, alors qu’il était enseignant à l’université de Sétif. Les chauves-souris sont en grand danger. D’abord par l’idée fausse, mais largement répandue que ce sont des oiseaux, alors qu’elles appartiennent à la classe des mammifères maléfiques dans les cultures d’essence européenne et nuisibles, ce qui est totalement faux. Les espèces vivant sous nos latitudes ne s’attaquent ni à l’homme ni aux bêtes.

Elles sont granivores et insectivores. C’est le plus grand prédateur de moustiques. Une chauve-souris peut en manger 6.000 en une seule nuit de chasse. Ce qui en fait un puissant allié de la démoustication, si on apprend à en faire usage en remplacement des insecticides, qui, eux, sont plus nocifs.

Elles sont aussi en voie d’extinction parce que leur habitat naturel (les grottes) et artificiel (ruines ou constructions abandonnées) sont détruits par la fréquentation et l’urbanisme. La mise sous protection légale de la grotte à chauves-souris, qui ne lui épargne pas pour autant d’être mise réellement à l’abri, est une première dans notre pays et pour marquer l’événement, une petite cérémonie a été organisée sur les lieux en marge de l’atelier sur «L’importance des chiroptères pour l’économie nationale», qui s’est déroulé les 15 et 16 novembre à la direction des services agricoles de la wilaya de Béjaïa.

Une rencontre organisée par le laboratoire d’écologie et de l’environnement de la faculté des sciences de la nature et de la vie de l’université de Béjaïa, en collaboration avec la wilaya, l’APC de Béjaïa et l’APC d’Aokas, avec la participation d’universitaires de M’sila, Tiaret, Tlemcen, Oum El Bouaghi, Alger, Tizi Ouzou et Constantine et des représentants des parcs nationaux culturels du Sud algérien.

Pour l’ouverture de l’atelier, le wali de Béjaïa, qui s’est déjà distingué il y a quelques mois avec une note demandant aux maires de faire en sorte que les colonies de chauves-souris présentes sur leurs territoires soient mises sous protection, était accompagné par le président de l’APW et le recteur de l’université.

Slim Sadki



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