Béchar - HISTOIRE

LEGENDE DE BECHAR (3)



Légende de Béchar suite (3)…

Le Sultan Lakhal ou Sultan Noir, du Gharb et du Tafilalet, apprit, à ce moment, que le pays de Béchar, non seulement possédait, en abondance, une eau excellente, mais que d'immenses troupeaux pouvaient, y vivre sur de florissants pâturages et que la région pouvait devenir, grâce à sa fertilité, de prodigieux grenier de céréales. Il résolut de s'emparer du ksar de Zakour, malgré la résistance opiniâtre des Abda. Il fit le siège de leur village fortifié, coupa tous les barrages et toutes les séguias qui alimentaient les jardins et détruisit systématiquement tous leurs travaux. Son œuvre de mort fut terrible, si l'on songe que la riche plaine de Béchar était couverte de cultures, depuis le barrage d'Ouakda et la vallée de l'oued actuel jusqu'à la palmeraie d'Ait Hamou Aissa et le pied du Djebel Béchar, à mi-chemin de la piste de Béchar à Gharassa.
Le Sultan Noir avait installé son quartier général à quelques kilomètres d'Ait Hamou Aissa, sur la piste de Guelb el Aouda. Les vestiges de ce camp, délimité par une ceinture de grosses pierres brunis par le soleil, existent encore aujourd'hui. Ses troupe stationnaient dans la nebka de Kénadza et leur occupation fit naitre plusieurs petites palmerais aux endroits mêmes où elles avaient jeté les noyau des dattes qu'elles consommaient.
Le siège du Zakour durait depuis un an, sans eut été possible à des défenseurs de tenter la oindre sortie. Un jour la Djemaa des Abda se réunit; les vivres étaient épuisés et le fléau de la faim allait obliger les survivant à la capitulation. Cependant un ancien tint ce langage : "il ne nous reste plus que 5 ou 6 kilos de blé et une génisse . J'ai demandé conseil à Dieu et voici son inspiration : nous allons donner à la génisse tout le blé précieux qui nous reste, puis nous la lâcherons dans le camps du Sultan Noir ."
Malgré les protestations ironiques des jeunes et sur l'avis plus pondéré des vieux, le parti proposé sut adopté. La nuit suivante, la génisse, mise en liberté, fut capturé par les hommes du sultan noir qui présentèrent à leur maitre leur originale prise de guerre.

La bête fut égorgée, mais quelle ne fut pas la surprise des assiégeants, lorsqu'ils constatèrent que son estomac était rempli de blé !
Le sultan, informé de ce fait étrange, décida : "Nous n'avons plus rien à faire ici, puisque, depuis un an, après avoir semé les ruines autour de Zakour et capturé tous les biens de nos ennemis, ceux-ci trouvèrent encore le moyens de nourrir leur bétail avec du blé ".
Le siège fut levé et le Sultan Noir, avec ses troupes, s'éloigna de la région.
Cependant, au cours de cette rude épreuve, nombre d'Abda étaient morts : Leurs haratin avaient fui devant l'ennemi. Paresseuse et incapable de toute action, la tribu quitta le pays; mais craignant la colère de son maitre qui ne lui aurait pas pardonné l'abandon de Béchar, elle se fixa dans le Draa, à la Seguia El Hamra, laissant le Zakour qui, solidement bâti, résista longtemps aux injures du temps, pour être enfin démoli par les Doui Menia.

A suivre……



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