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La hamada du Guir : un plateau désertique d’une infinie monotonie



La hamada du Guir : un plateau désertique d’une infinie monotonie


L’ensemble régional connu sous le nom de Hamada du Guir est un immense plateau légèrement incliné du Nord vers le Sud depuis les environs de Boudenib, vers 1 150 m d’altitude, jusqu’à l’erg Er-Raoui et la chaîne d’Ougarta (vers 700 m). La hamada s’étend ainsi du Nord au Sud sur quelques 200 km, et dans sa plus grande largeur d’Est en Ouest sur environ 100 km. Sa surface apparaît peu accidentée, constellée seulement d’une multitude de petites dépressions fermées, les dayas vers lesquelles convergent les réseaux d’oueds aux cours mal organisés et faiblement incisés. La hamada est bordée sur trois côtés d’un escarpement : le Kreb (Joly et al. 1954). Il offre des coupes montrant la complexité des formations géologiques de la hamada et les rapides variations de faciès propres aux dépôts continentaux. La série géologique constituant le substratum hamadien couvre le Néogène (Miocène et Pliocène). Elle repose en discordance sur des séries s’étendant du Primaire au Paléogène.

Le Kreb puissant de 15 à 50 m présente généralement la coupe suivante : à la base s’observent des grès et argile rougeâtres, la torba ; au-dessus se développe un poudingue d’épaisseur variable, plus puissant à l’approche du Haut-Atlas puis de nouveau des grès et argiles qui supportent une dalle calcaire silicifiée couronnée par l’encroûtement sommital. Cet ensemble supérieur est fortement attaqué par la dissolution (karstification). Des conduits où circulaient les eaux drainées depuis la surface de la hamada lors des périodes humides du Quaternaire sont visibles le long du Kreb. Les dayas, quant à elles, sont des dépressions creusées par la dissolution chimique des calcaires (dolines).

Vallée et hamada du Guir constituent ainsi un ensemble pré-saharien au Nord et saharien au Sud, marqué par une sécheresse extrême, en particulier sur le plateau hamadien. Les oueds Guir et Zousfana donnent naissance, à leur confluence, à la Saoura dont la vallée est un long chapelet d’oasis. Celles-ci sont irriguées à la fois par des puits atteignant la nappe phréatique des alluvions de la Saoura et au Sud, par des foggaras drainant ingénieusement les eaux de la nappe contenues dans les formations gréseuses du Tademaït.





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