Dire d'une bibliothèque qu'elle est « mémoire » est un pléonasme, le livre étant « mémoire » par
excellence. L'homme, « turlupiné » par l'idée de la mort, a de tout temps essayé de marquer son passage
sur terre, façon de « s'immortaliser », par diverses créations laissées à la postérité. Les gravures
rupestres et autres peintures dans les grottes, les monuments funéraires de la préhistoire ont marqué la
naissance de l'art et partant de la culture. Lorsque l'homme a découvert l'écriture, il est passé à un stade
supérieur de son existence : l'écrit a, dès lors, primé le symbolique. Il est devenu alors possible de cumuler
le savoir humain de façon illimitée de génération en génération. Les grandes civilisations sont nées. A
partir de l'écrit. TAHIRI Mbarek a réalisé un inestimable travail de fourni. De la maison de ses ancêtres il a
fait non pas une bibliothèque originale, mais une bibliothèque qui se veut la mémoire d'un ksar, d'une
société, d'une certaine culture, d'un groupe humain, d'une ville : Kénadsa. Une sorte de musée du vieux
manuscrit local et d'un ensemble de reliques inhérentes à un monde disparu ou en voie de l'être. Il s'agit
aussi « d'un centre de traductions et de recherches », où se côtoient le moderne et l'ancien, où le
micro-ordinateur coudoie la traditionnelle planche coranique...
En fait, par des aménagements judicieux, la vieille et grande maison
kénadsienne a été transformée en un mini complexe constitué par un
enchevêtrement de salles et de couloirs anciens où la surprise et
l'émerveillement attendent le visiteur à chaque tournant, à chaque porte qui
s'ouvre devant lui. Des rayonnages offres à la vue quantité de manuscrits et
de livres les plus divers, au voisinage d'objets insolites que rehausse le
charme d'un décor d'une rusticité bien oasienne. Sidi Mbarek, jeune
professeur de génie civil, a rassemblé en ce lieu historique, toutes ces
merveilles que l'on peut voir, consulter, enrichir par d'autres apports. Sur les
murs on peut voir les portraits et photos des imams, oulémas et personnalités
qu'a comptés Kénadsa depuis que l'art de la photographie existe. Une grande
salle centrale, recouverte de tapis, invite au recueillement et à la méditation.
L'association « ELKENDOUSSIA pour la sauvegarde du patrimoine » y
organise des conférences-débats mensuelles animées par des universitaires
du cru. On y échange idées et opinions autour d'un verre de thé à la menthe,
accompagné de cacahuètes grillées ou quelques friandises gracieusement
offertes par le maître de céans
Texte de Abdellah AZIZI
Extrait de : http://dar.zaouia.ifrance.com
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Posté Le : 01/01/2009
Posté par : hichem
Photographié par : Hichem BEKHTI