Les habitants de Oued Taga, à une cinquantaine de kilomètres au sud-est du chef-lieu de wilaya, se sont insurgés, samedi dernier, contre le projet d’installation d’une cimenterie dans leur commune, et ce, après une très longue patience.
En effet, ces mêmes habitants se sont manifestés, il y a plus d’une année, lorsqu’ils ont su qu’un particulier était sur le point de réaliser une cimenterie à l’orée des terres agricoles qui entourent leur bourgade.
Les élus de l’APC se sont joints à eux pout rejeter ce projet. Oued Taga est, pour rappel, une région typiquement agricole, avec beaucoup de vergers, notamment les pêches, abricots et figues, fruits spécialement prisés par les Batnéens.
Ainsi donc, non seulement les associations qui activent dans l’environnement, mais toutes les autres, se sont unies et avaient signé une pétition dans laquelle elles refusaient en bloc ce type de projet, qui ne peut que nuire aux activités agricoles et à l’environnement. Bien que les concepteurs aient essayé de les rassurer quant à la modernité de l’usine, d’où n’échappera aucun rejet, ils restent de marbre et posent le problème de la noria de camions qui sillonnerait les routes au bord des terrains, puisque la matière première est extraite un peu plus loin (une trentaine de kilomètres du lieu d’implantation).
Cette fois-ci, ils semblent avoir perdu patience et sont passés à l’acte. Samedi donc, Oued Taga était une ville morte : tous les magasins ont baissé rideau et les habitants ont convergé vers le centre-ville, où ils ont fermé le siège de la mairie.
Les élus locaux se sont réunis et ont signé un rapport dans lequel ils ont exprimé leur rejet du projet. Ces mêmes élus s’apprêteraient à démissionner collectivement, a-t-on appris, au cas où le projet n’est pas annulé.
En outre, plusieurs associations de la wilaya, à leur tête l’association des Amis de Medghacen, ont exprimé leur solidarité et ont diffusé des papillons sous forme de tracts, dans lesquels, elles soulignent la nocivité des cimenteries pour la nature et les citoyens. Reste la décision finale, qui revient au wali. Elle est attendue avec beaucoup d’espoir, nous ont dit certains manifestants.
Photo: Les habitants affichent clairement leur rejet du projet
Lounes Gribissa
Posté Le : 07/06/2016
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: El Watan ; texte: Lounes Gribissa
Source : elwatan.com du mardi 7 juin 2016