Les habitants de Oued Taga, à une quarantaine de kilomètres à l’est de la ville de Batna, ont renoué hier avec la contestation après une trêve durant le mois de Ramadhan.
Hier, en réaction à une grande marche citoyenne organisée vendredi contre l’implantation d’une cimenterie dans cette région agricole, les promoteurs du projet ont répliqué de manière aventureuse au sens de la provocation et des affrontements ont été évités de justesse, tandis que les «manipulateurs» ont été appréhendés par la population.
Les habitants de Oued Taga, soutenus par de nombreuses associations de défense de l’environnement, s’opposent, pour rappel, à l’implantation d’une cimenterie aux abords du chef-lieu de commune et à l’orée d’une forêt.
«Une cimenterie moderne à taux zéro pollution», ont prétendu les investisseurs.
Seulement, les citoyens ne l’entendent pas de cette oreille et ont promis une lutte sans merci contre ce projet, à moins que l’investisseur en question accepte d’opter pour une autre filière que le ciment.
Après plusieurs sit-in donc, une marche imposante rassemblant quelque 15.000 personnes a été organisée vendredi et s’est déroulée sans aucun incident, dans le calme et dans une organisation quasi parfaite, avec la présence des représentants de plus d’une dizaine d’associations venus apporter leur soutien à la cause des citoyens de Oued Taga. Une députée et tous les membres du conseil communal étaient également présents, a-t-on noté. Les protestataires ont toutefois déploré l’absence du président d’APC qui aurait dû être à la tête de la marche, selon eux.
Hier, le pire a été évité de justesse. En effet, l’un des associés du promoteur a tenté le diable en ramenant deux bus chargés de personnes étrangères à la commune.
«Des gens ramenés de Batna et Arris avec des banderoles exigeant l’implantation de l’usine», nous a confié Youcef Bekhcha, l’un des organisateurs du mouvement de contestation.
La provocation, a-t-il dit, était flagrante et «n’était la vigilance des notables de la ville, notre mouvement allait être dévié en une confrontation qui aurait justifié une intervention des forces de l’ordre». Les citoyens ont laissé faire les sages qui se sont chargés d’appréhender l’associé en question pour le livrer à la gendarmerie. Cette action, qui visait selon toute vraisemblance l’infléchissement du mouvement, a fini par avoir l’effet contraire puisque les organisateurs sont déterminés plus que jamais à faire face au projet «et rien ne nous arrêtera», ont-ils déclaré.
Lounès Gribissa
Posté Le : 13/07/2016
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: El Watan ; texte: Lounès Gribissa
Source : elwatan.com du dimanche 10 juillet 2016