Un grand nombre d’étudiants parmi lesquels des externes, des internes et des résidents, se sont rassemblés hier devant le bloc administratif de la faculté de médecine de Batna, en signe de solidarité avec Mohamed Bouarroudj, professeur en gynécologie, chef de service à la maternité Bouattoura.
Parallèlement à ce sit-in, se tenait l’assemblée générale du Syndicat nationale des enseignants chercheurs hospitalo-universitaire (SNECHU) qui a inscrit à l’ordre du jour le soutien au dit professeur. L’assemblée générale a exprimé son soutien unanime au confrère invité à exposer le conflit qui l’oppose à direction de la maternité et qui dure depuis le mois de juillet écoulé. Les raisons remontent à la fin du mois de juin 2016 lorsque ce dernier devait se présenter devant le juge pour avoir intimé l’ordre à une employée de l’administration de quitter le bloc opératoire où elle se trouvait en tenue civile! Le verdict est cinglant : une année de prison ferme et 50.000 DA d’amende.
Consterné par l’attitude de l’administration qui a pris, alors, position avec l’employée, il décide d’aller en congé et ce, après avoir eu gain de cause auprès de la justice.
Un deuxième incident a eu lieu juste après cette rentrée: en staff avec ses résidentes dans son bureau, raconte le professeur Bouarroudj, un sous-directeur de la maternité entre sans frapper et lui intime l’ordre de quitter le bureau et qu’il n’aurait pas le droit d’y être au-delà de 17h00! Trouvant l’attitude aberrante, il refuse d’obtempérer: «J’ai bien sûr refusé de sortir. Le sous-directeur a fait appeler les agents de sécurité pour me chasser de mon bureau.» Face à cette situation, il décide de prendre sa retraite.
Le directeur de la santé et de la population, raconte Mohamed Bouarroudj, a vite fait de signer la demande, une manière de dire que la wilaya n’a pas besoin d’un professeur en gynécologie et les résidentes, par ailleurs, peuvent être dispatchées dans d’autres wilayas!
Le recteur, pour sa part, a refusé la demande de retraite et a insisté pour le garder à son poste, sachant que les hospitalo-universitaires dépendent à 80% de l’université et que cette dernière a un grand besoin de garder ses étudiants en place.
Les résidentes ont bruyamment exprimé leur joie d’entendre leur «prof» avouer qu’il renonçait à aller en retraite tant pour elles que pour les malades.
Le Pr Bouarroudj a demandé enfin au syndicat et aux présents d’insister pour que ce type de comportement de la part de l’administration soit dénoncé.
Photo: Les futurs médecins ont manifesté hier à Batna
Lounes Gribissa
Posté Le : 29/09/2016
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: El Watan; texte: Lounes Gribissa
Source : elwatan.com du mercredi 28 septembre 2016