BATNA- Le "chaoui" en tant que langue maternelle a contribué à la préservation du patrimoine culturel et social dans la région des Aurès, a affirmé dimanche à Batna Tarik Thabet, linguiste et professeur à la faculté de langue et de littérature arabe et des arts à l'université Batna 1 Moudjahid Hadj Lakhdar.
"Le chaoui en tant que langue maternelle, avec sa dimension historique enracinée, a véhiculé, à travers les générations dans cette région, à Batna et les wilayas voisines telles que Khenchela et Oum El Bouaghi, le legs civilisationnel des ancêtres et la richesse culturelle du patrimoine matériel et immatériel", a précisé à l’APS cet universitaire à l'occasion de la commémoration de la Journée internationale de la langue maternelle, célébrée annuellement le 21 février.
"La langue chaouie n'a pas perdu sa place dans la région", car, a soutenu le linguiste "elle est la langue parlée de la plupart des habitants et elle est également utilisée dans la vie quotidienne dans de nombreuses régions, pour converser et exprimer des pensées et des sentiments".
M.Thabet a ajouté que "l'enfant, dans ces régions, aux premiers stades de sa vie, commence à parler et à s’exprimer en chaoui, la langue à travers laquelle communiquent les parents et dans de nombreux cas la grande famille, le grand-père et la grand-mère, et ce jusqu'à son admission à l'école coranique", précisant que "l’enfant n'entame l’apprentissage de la langue arabe classique qu'à son entrée à l'école".
"Ce multilinguisme dans la petite enfance encourage généralement la diversité, nourrit les connaissances de l'enfant et le rend ouvert aux langues, le chaoui en tant que langue maternelle, la langue arabe et d’autres langue avec leurs richesses culturelle, civilisationnelle, cognitives et même linguistique", a-t-il soutenu.
Le chaoui en tant que langue maternelle dans la région des Aurès, "est porteur d'une richesse et d'une diversité dans les mots, les sens et les expressions susceptibles de renforcer le dictionnaire de la langue amazighe au niveau national, comme moyen d'expression et outil de travail et de pratique dans divers domaines", a affirmé Tarik Thabet, tout en insistant sur la valorisation et la préservation de cet héritage linguistique avec les autres variantes de la langue amazighe à travers le pays comme "composante fondamentale de l'identité nationale".
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 22/02/2022
Posté par : patrimoinealgerie
Source : APS