Batna - Chouhadas et Moudjahidines

« Il a fallu attendre la génération de novembre... »Salah Goudjil



« Il a fallu attendre la génération de novembre... »Salah Goudjil
« Le jour du déclenchement de la Révolution, j'étais dans les maquis de Batna, plus précisément dans la région d'Aïn Yagout. » Salah Goudjil, ancine moudjahid, se souvient bien de son baptême du feu dans les Aurès. Il se rappelle aussi des jours d'après, lorsque les maquisards descendaient en ville pour acheter des tenues militaires américaines qui se vendaient dans la friperie. « Nous collectons aussi de l'argent et les cotisations », raconte Goudjil. Mais le plus important pour lui, ce n'est pas le jour J mais ce qui a précédé : la fameuse réunion du 23 au 26 octobre 1954. Celle-ci a regroupé Mustapha Benboulaïd, Mohamed Boudiaf, Larbi Ben M 'hidi, Didouche Mourad, Rabah Bitat et Krim Belkacem. Cette réunion, au cours de laquelle la proclamation du 1er Novembre 1954 a été rédigée, a adopté le principe de la collégialité dans la conduite de la Révolution. Au cours de cette même réunion, la répartition des tâches a été fixée entre les six participants. Salah Goudjil ne peut parler de la révolution sans évoquer son mentor : Mustapha Benboulaïd. « Mustapha Benboulaïd, père de la révolution algérienne, nous a fait savoir que ce soulèvement prendra le temps qu'il faudra pour bouter la France hors de l'Algérie. Au déclenchement de la lutte armée, il nous a dit, aussi, tout en prenant en compte les moyens humains et matériels dont disposait la France à l'époque, que la Révolution ne durerait pas moins de 10 ans. Avec le courage et la rage de vaincre, elle n'a duré que 7 ans », raconte Salah Goudjil. Selon lui, l'Algérie, qui a souffert des invasions romaine, byzantine, ottomane et française, a dû attendre la génération de Novembre pour se délivrer de l'emprise coloniale. « C'était une génération plein de courage et de sacrifices. La vie humaine ne valait rien devant le sacrifice pour que l'Algérie soit libre et indépendante », relève l'ancien moudjahid qui revient sur les six membres, fer de lance du 1er Novembre. Selon lui, ces derniers, qui étaient recherchés par l'armée française, avaient trouvé refuge dans les Aurès avant de rejoindre la Kabylie. « Ils sont tous des rescapés de l'Organisation spéciale (OS), mais ils avaient été intégrés dans des structures clandestines, et ce, bien avant la création de l 'OS, et déjà ils évoluaient dans les maquis des Aurès et de la Kabylie », a précisé le compagnon de Benboulaïd, en ajoutant que la date du 1er Novembre 54 était, pour lui et ses compagnons, une surprise à laquelle personne ne s'y attendait.


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