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Face à la menace de la silicose qui pèse sur eux à T’Kout: La mort lente des tailleurs de pierre dénoncée



Face à la menace de la silicose qui pèse sur eux à T’Kout:  La mort lente des tailleurs de pierre dénoncée




Les tailleurs de pierre d’Algérie, activité pratiquée notamment dans la région de T’kout, dans la wilaya de Batna, font l’objet ces derniers temps d’une pétition internationale de protestation, témoignant de leur “sort dramatique”.

Inscrite dans le cadre d’une action de l’organisation Peuples solidaires – ActionAid, le document alerte sur les conséquences de l’extraction de la pierre de grès “aux tons ocres et cuivrés” sur les professionnels de la taille de cette pierre. En effet, il est fait état des conditions de travail, pour le moins déplorables, puisque les tailleurs de pierre travaillent avec les moyens du bord, “sans masque ni protection”, en étant plus exposés à la mort et à l’invalidité avec l’entrée en scène des nouvelles techniques
de taille.

Depuis maintenant des années, cette catégorie de travailleurs est confrontée à une maladie incurable, qui touche les poumons par les voies respiratoires, appelée silicose. La pétition signale que cette maladie affecte des centaines de jeunes de T’kout qui, en l’absence d’alternative, vont travailler la pierre pour échapper au chômage.

“Depuis 2001, 120 ont succombé, 360 sont au stade avancé de la maladie et 15 autres sont sous assistance respiratoire continue”, précise le document.

Non sans interpeller les autorités publiques, restées jusque-là silencieuses.

“Non seulement les autorités ne répondent pas, mais elles ont même refusé à la Ligue algérienne des droits de l’Homme (Laddh) l’autorisation d’organiser une opération de sensibilisation et de prévention auprès des tailleurs de pierre”, relève-t-on, en déplorant que des structures comme l’inspection du Travail et la médecine du travail, qui sont censées protéger les travailleurs dans leur milieu professionnel, “n’assument pas leurs responsabilités”.

Aussi, face à “l’inertie” de l’État, la pression à l’échelle internationale est actionnée pour faire changer les choses et pour appeler les ministres compétents, principalement le ministre du Travail, à réagir.

Trois revendications sont clairement exprimées, à savoir “l’ouverture d'une enquête sur l'origine et la persistance de ce drame”, “la garantie du droit à la santé et l’application effective de la législation relative à la protection des professionnels de la taille de la pierre”, de même que l’“indemnisation” des familles des tailleurs de pierre décédés ou souffrant d’une incapacité définitive de travail.

À propos du dernier point, il est à noter que la question de l’indemnisation des tailleurs de pierre de T’kout a été posée en 2007, au sein du Parlement, mais rien n’a été fait pendant ces 8 années pour la rendre effective.


Hafida Ameyar



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