Totalement ceinturé par des magasins de vêtements et d’électroménagers, aménagés dans les appartements situés dans les rez-de-chaussée, le site étouffe au vu et au su des autorités concernées.
Située au cœur de la ville de Batna, la cité des 84 Logements souffre de son environnement. Disons plutôt qu’elle étouffe sous la pression de l’étau qui l’enserre, et ce, sous le regard indifférent des autorités publiques. Elle est asphyxiée. Elle est complètement ceinturée par des magasins de vêtements et d’électroménagers aménagés dans les appartements des rez-de-chaussée. Destinés à l’habitat, ces appartements ont été transformés par leurs propriétaires en un gigantesque Bazar.
Du coup, les ruelles qui la sillonnent sont occupées sinon par les propriétaires, par des revendeurs à la sauvette. N’en pouvant plus de s’en plaindre, les habitants se sont adressés à notre rédaction, en espérant que leur voix puisse atteindre les hautes autorités à qui pourtant ils n’ont pas cessé d’adresser de véritables S.O.S.
Dans un ultime appel adressé au chef de daïra et signé par 54 locataires, ils nous ont déclaré que «la prochaine étape sera de partir à Alger et de s’adresser aux autorités centrales». La lettre en question rappelle au P/APC, au chef de daïra, au chef de la sûreté de wilaya, au directeur de l’urbanisme, au directeur régional du commerce, au procureur de la République et enfin au wali, l’entrave à leurs droits fondamentaux à une vie sereine.
En effet, les habitants de la cité qui occupent le premier et le deuxième étage expriment leur opposition quant à l’exploitation du rez-de-chaussée à des fins de commerce. Les occupants du rez-de-chaussée ont transformé leurs habitations en magasin sans l’aval de quelque autorité que se soit, mentionnent-ils dans leur correspondance.
«Ils ont cassé les piliers porteurs et ont obstrué l’accès au réseau AEP, empêchant ainsi sa rénovation d’autant plus qu’il est pollué par les infiltrations des eaux usées», peut-on lire dans le document.
Par ailleurs, ajoutent-ils, «l’accès au compteur principal du gaz est fermé, avec tout ce que cela peut induire comme dangers en cas de fuite ou d’incendie».
Dans la même correspondance les habitants soulignent le fait que la plupart des tenants de ces «magasins» ne possèdent aucun document officiel permettant l’exercice de la profession de commerçant.
L’autre aspect évoqué par les plaignants est relatif aux détritus qui s’amoncellent à chaque fin de journée et défigurent le paysage. Une situation kafkaïenne pour ces habitants qui, en plus de ne pas pouvoir fêter les mariages comme tout le monde, n’arrivent pas également à faire le deuil de leurs morts comme le commun des mortels. Impossible pour les uns et les autres de faire sortir une mariée ou un mort de la maison tant l’entrée des immeubles est encombrée par les étalages qui vont jusque dans les rues.
Avec le programme de l’amélioration du cadre de vie des citoyens et d’embellissement de la ville auquel un budget colossal est consacré, les autorités doivent aussi se pencher sur l’organisation de la ville.
L’APC, en tant que première concernée par ce volet, doit, de l’avis de plusieurs témoignages, se consacrer à faire valoir les lois de la République, et parmi celles-ci le bien-être du citoyen.
Le P/APC a, selon sa déclaration, confié ce dossier au responsable des biens de l’Etat, en l’occurrence Nouredine Belloumi.
Ce dernier, bien informé sur le sujet, prévoit de déloger ces commerces et de les transférer vers un espace situé à Kechida.
Mais, quand ?
A ce train, le recours en haut lieu ne sera que légitime.
Lounes Gribissa
Posté Le : 24/12/2013
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: © Photo : el watan ; texte: Lounes Gribissa
Source : El Watan.com du mardi 24 décembre 2013