Objet : Manipulations dans les laboratoires de contrôle de la qualité du béton armé
Monsieur,
Je souhaite vous informer de graves manipulations dans les laboratoires de contrôle de la qualité du béton armé sur les chantiers de construction dans la wilaya de Batna. Ces manipulations incluent :
1) La signature des procès-verbaux du béton par des personnes prétendant être responsables du laboratoire, alors qu’elles ne possèdent aucun diplôme en génie civil.
2) L’absence totale de l’ingénieur du laboratoire, qui pourrait même être à l’étranger.
3) L’absence de contrôle gouvernemental, rendant ces laboratoires plus commerciaux que techniques.
4) La nécessité de tenir les propriétaires des laboratoires responsables de la signature des procès-verbaux du béton et de ne pas laisser cette tâche à des personnes non qualifiées.
5) Toutes les autorités concernées par la construction doivent contacter les laboratoires et les obliger à respecter les lois en vigueur, notamment en ce qui concerne la signature des procès-verbaux du béton armé par les ingénieurs agréés propriétaires des laboratoires. À défaut, ces procès-verbaux seront considérés comme non valides.
Le Ministère de l’Habitat doit également définir la responsabilité du contrôle technique du laboratoire chargé de la qualité des matériaux de construction. Il est impératif de vérifier l’existence des procès-verbaux du béton et leur approbation par (l’ingénieur), cette responsabilité étant partagée entre l’ingénieur et l’entreprise de réalisation.
Malheureusement, les laboratoires ne peuvent pas assumer la responsabilité de la qualité en raison des lacunes dans l’application de la loi (article 13 du décret exécutif 21-219 portant approbation des clauses administratives générales applicables aux marchés publics de travaux).
Imposer cette charge aux entreprises transforme les procès-verbaux en un marché noir sans régulation, alors que cette responsabilité doit être neutre et régie par des clauses contractuelles avec les maîtres d’ouvrage, et non une excuse pour les entreprises de se décharger de leur responsabilité.
NB :
Rapport du Syndicat des Bureaux d’Études Civiles sur l’effondrement d’un bâtiment
Le Syndicat Algérien des Bureaux d’Études et des Ingénieurs Agréés en Construction (SABIAC) a publié un rapport préliminaire sur l’effondrement d’un immeuble de quatre étages dans le quartier 770 logements à Béchar. Bien que les habitants aient échappé à une mort certaine, le syndicat dénonce le mépris pour les vies et les biens, et demande aux autorités d’enquêter sur les causes de l’incident et d’assurer la sécurité des autres bâtiments construits dans les mêmes conditions.
L’immeuble, construit entre 2013 et 2016, s’est effondré en raison de la faiblesse de son système porteur, incapable de supporter la charge du bâtiment. Le rapport souligne les responsabilités des différents intervenants dans la construction et la supervision du projet, y compris les bureaux d’études, les entreprises de construction, les laboratoires de contrôle de qualités et les autorités publiques.
Le syndicat appelle à une vérification rigoureuse des études de sol, des PV d’écrasement de béton et des qualifications des ingénieurs et techniciens impliqués. Il critique également les pratiques de sous-traitance et le manque de conformité aux normes de construction, et insiste sur la nécessité de respecter les lois en vigueur pour éviter de tels incidents à l’avenir.
Nous espérons que vous prendrez les mesures nécessaires pour garantir la qualité du béton armé et protéger les intérêts des citoyens.
BUREAU DES ÉTUDES ARCHI-TEC - ARCHITECTE - Batna, Algérie
21/10/2024 - 565830