88e décès dû à la silicose à T’kout: Maître Zerguine menace de saisir l’ONU

La silicose est une maladie pulmonaire (pneumopathie) provoquée par l’inhalation de poussières, plus particulièrement celles de silice contenues dans les pierres.

Salah Meziani, 33 ans, originaire de T’kout (90 km au sud du chef-lieu de la wilaya de Batna), est décédé jeudi dernier, des suites de la silicose due au métier de tailleur de pierre qu’il exerçait. Cette victime qui vient s’ajouter à la longue liste (87 décès depuis 2002) laisse derrière elle une veuve et trois enfants en bas âge.

En réaction à ce nouveau malheur qui frappe la daïra de T’kout, maître Kouceïla Zerguine, avocat près la cour et membre du conseil national de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (Laddh), dans un ultime appel adressé au président de la République, lui demande d’intervenir pour «la prise en charge de toutes les démarches possibles en vue d’arrêter, en urgence, l’hécatombe qui touche les tailleurs de pierre de la commune de T’kout».

Dans la même lettre, le défenseur des droits de l’homme précise que «la question n’a eu, en dépit de sa gravité, aucun écho auprès des autorités publiques et ce, malgré les doléances maintes fois réitérées durant la dernière décennie». A ce titre, il avance des suggestions pouvant apporter quelques solutions au problème.

Il propose à cet effet «l’application efficace et stricte des lois concernant la protection de la santé des travailleurs en milieu professionnel, la facilitation de l’obtention de chambres sanitaires spéciales pour la taille des pierres à travers les agences de l’Ansej, la prise en charge des familles des décédés, au nombre de 38 veuves et 74 orphelins, qui se trouvent plus démunies qu’avant pour ne pas avoir eu droit à la prime de décès ni aux charges de l’inhumation, ni à la prime de vie pour les veuves et les orphelins mineurs et ce, tant de la part de la CNAS que de la Casnos».

Par ailleurs, Me Zerguine affirme, dans une déclaration à El Watan, que «cette démarche sera la dernière au niveau national ; faute de quoi, je serai désormais dans l’obligation d’avoir recours aux mécanismes de protection des droits de l’homme auprès de l’ONU, plus exactement, un appel urgent auprès de Anand Grover, rapporteur spécial sur les droits échus à toute personne de jouir du meilleur état de santé physique et mentale possible».

Sami Methni