Déjà, un mauvais départ, puisque les architectes algériens ne sont pas de la partie, ceci, bien entendu, qu’ils soient d’un ordre X ou d’un autre Y.
Aujourd’hui, les travaux de la ville nouvelle de Draâ Erriche seront entamés. C’est ce qu’a déclaré, jeudi, le wali de Annaba au terme d’une rencontre qui a regroupé tous les acteurs concernés. Un débat houleux a animé cette rencontre où chacun des responsables défendait sa vision des choses quant à son secteur.
Le débat a été ouvert par le wali en ces termes: «Nous serons vigilants pour que ce projet ne refasse pas les erreurs précédentes. Il y a des équipements inscrits et d’autres vont être positionnés. Il y a différents projets présentés au Calpiref qui s’intéressent à Draâ Erriche. Il y aura des promotions immobilières privées. Quand nous avons commencé à se réunir pour étudier ce projet, nous avons invité 40 bureaux d’études. Seuls 10 se sont manifestés. Ils ont présenté chacun une étude incomplète. C’est une question d’incompétence qui se pose. D’où le choix d’Urban.»
Aussitôt, le directeur du bureau d’étude Urban dira: «Durant 18 mois, le contact n’a pas été interrompu entre des consultants spécialistes du ministère de tutelle, le bureau d’étude à Alger et les géologues. Il a été établi que le site présente une vue panoramique composé de plusieurs mixités urbaines.
L’ensemble de l’étude a fait ressortir 42% de l’assiette, qui seront est destinés à l’habitat, 20% à l’espace vert et 27% au réseau vie, sachant que la ville nouvelle sera construite sur 1300 ha».
Immédiatement, le relais a été pris par M. Khalfaoui, directeur de l’OPGI, qui a axé son intervention sur l’aspect de construction, disant: «Nous avons acquis le terrain devant abriter notre programme de 6.000 logements fin 2012. L’accord de la tutelle nous a été parvenu le 03 janvier 2013. Plusieurs entreprises ont été retenues pour ce projet notamment CSEK et ZIEC (Chine) et ALPORT (Algéro-portugaise). Plusieurs points ont été rectifiés sur les études au lendemain de la visite de Sellal. Actuellement, 500 logements ont été approuvés, dont 300 sont sans réserves. La première phase des travaux de la nouvelle ville a été cédée à l’entreprise chinoise ZIEC.»
Concernée également par un riche programme à Draâ Erriche, l’agence AADL est également prête pour entamer les travaux dans 15 jours.
Son responsable dira: «Nous avons différentes parcelles sur quatre sites. Les bureaux d’études et les géomètres experts sont à l’œuvre pour préparer le terrain. Nous prospectons pour placer d’autres entreprises aux fins de réaliser 10.000 logements.»
L’ENPI (ex-EPLF), qui est à la charge d’un important programme de logements LPA, semble également prête.
«La coordination est parfaite entre les techniciens, l’administration et le promoteur. Nous avons quatre sites. L’étude géotechnique et le bureau d’étude sont en voie de finalisation. Les premiers travaux débuteront fin avril et ceux des autres sites suivront», confirme-t-on.
L’avis architectural est donné par l’expert M. Hafiane: «Il y a des erreurs et il faut les corriger. Il n’y a pas de ville idéale. Le master plan donne l’idée. Il faut prévoir toute extension hors la plaine. Draâ Erriche a été choisi car il donne la possibilité de dégager la pression sur Annaba, c’est le site le plus important. Le master plan est le squelette de la nouvelle ville qui permet de relier la colline vers la zone. Ce n’est pas le plan urbanistique qui donne le confort mais c’est la bonne architecture».
Le côté technique a été évoqué par le directeur des travaux (DTP), qui dira: «Nous sommes en train d’élaborer les cahiers des charges. Lors de sa visite à Annaba, le Premier ministre nous a instruits de réétudier nos besoins et revoir plusieurs sorties périphériques au lieu de faire un seul échangeur. Ce qui nous a poussés à créer plusieurs échangeurs vers la périphérie de la route nationale RN44.»
Mais cette rencontre a été marquée par l’intervention du représentant des architectes.
«Nous avons été écartés par notre direction où aucun architecte n’a été appelé à participer dans ce projet. Cela fait mal au cœur de voir des étrangers suppléer à notre travail et réaliser des projets nationaux», dira-t-il.
Le DUC justifiera cette mise à l’écart ainsi: «Il y a deux ordres des architectes qui sont en désaccord. Nous n’avons pas pu choisir parmi lesquels nous devrons travailler. Le ministère est en train de revoir les choses. Un congrès national sera organisé au cours duquel il sera dégagé un seul ordre avec lequel nous pourrons travailler.»
Leïla Azzouz
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Posté Le : 01/04/2013
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: El Watan ; texte: Leïla Azzouz
Source : El Watan.com du dimanche 31 mars 2013