Annaba - PATRIMOINE

Les plages au sable d’or Chetaïbi: L'œuvre de Dieu sur terre



Les plages au sable d’or Chetaïbi: L'œuvre de Dieu sur terre
Pour ceux qui ne le savent pas, Chetaïbi, du temps de la colonisation, était connu sous le nom d’Herbillon pour les colons, Takouche pour les Annabis et l’antique Tacatua pour les conquérants arabes.


Tous ces noms sont synonymes de beauté naturelle et sauvage, introuvable nulle part dans le monde.En effet, il s’agit de cette plus belle baie du monde, du témoignage de sa classification par l’Unesco en tant que telle. Ce joyau méconnu de la nature est réputé pour ses plages au sable d’or, ses calanques foisonnant d’une biodiversité aquatique unique au monde. Station balnéaire par excellence, Takouche longe le littoral occidental de la wilaya de Annaba.

Si Herbillon m’était compté
Situé à 70 km à l’ouest du chef-lieu de la wilaya, Herbillon est un petit port de pêche. Créé en 1891, ce présent de Dame nature niche au creux d’une baie profonde, telle une perle dans du velours. Avec une population aussi chaleureuse qu’accueillante, Chetaïbi vit paisiblement, loin des voisins citadins, blottie entre les falaises du massif de l’Edough. Cette localité féérique, appelée communément Mers Takouche, un port abrité, d’où l’on voit un grand nombre de villages. La montagne avoisinante abonde en fruits et de tous les biens de la terre. Réputée pour ses plages au sable d’or et ses calanques qui relèvent du surréel, Chetaïbi est la plus belle station balnéaire des deux rives nord et sud de la Méditerranée. Réputée pour sa «baie ouest», où se mêlent le vert de la terre et le bleu de ses lagons, qui la placent sur le podium des plus belles baies d’Algérie et du monde entier. Bien que remplacé par le béton et les constructions anarchiques, le petit village, bâti en gradins, a conservé son cachet d’antan : la corniche, le petit port, la jetée, les barques et les filets de pêche sur le sable, les forêts d’eucalyptus, de pinèdes et de chênes, les fleurs de champs parfumées, la «fontaine romaine», tout ce décor s’efface de jour en jour. Mais Chetaïbi continue à résister non pas aux aléas du temps, mais aux affres des actes humains. l’ex-Herbillon a tout de même su préserver ses criques de galets, la coupole blanche qui veille sur le cimetière, ses lauriers roses et ses centres de colonies de vacances. Ce sont là les particularités du charme de Chetaïbi. Si Takouche est un village touristique par excellence, il a également été une source de richesses naturelles, puisqu’outre la pêche, Chetaïbi recèle des ressources naturelles indéniables. Le granit constitue un gisement naturel abondant dans la région. Ce minerai, qui a fait la fortune d’Herbillon, a longtemps été exploité, comme en témoigne l’ancienne carrière béante au cœur du village, telle un énorme cratère. La plupart des chaussées de Chetaïbi ainsi que celles de Annaba, étaient autrefois revêtues de pavés provenant de cette carrière, en témoignent les pavés recouvrant encore, la chaussée de l’avant-port à Annaba ou bien le vieux banc en granit, existant encore sur le Cours de la révolution, près de l’Hôtel de ville. Cette même roche avait été utilisée pour les chaussées des villes de France.

Takouche et la destination des vacanciers
En dépit du manque de développement touristique, Chetaïbi, l’étoile des sables, est l’incontournable destination touristique pour les vacanciers des quatre coins du pays. L’excellence de son environnement lui a valu le flux des visiteurs et campeurs. Le poids de la lumière et le choc des couleurs, sont les slogans des touristes dont le nombre ne cesse d’augmenter chaque année. Ces paysages, d’une rare beauté, l’architecture militaire de ses citadelles et ses maisons fortifiées, se fondant harmonieusement dans un environnement envoûtant, font de la région l’une des destinations préférées des Algériens. Aussi petit soit-il, Chetaïbi est la station de toutes les couleurs, qu’on trouve dans cette cité aux remparts couleur ocre, parsemée de lauriers, d’où l’on perçoit au loin les cimes au feuillage dense des montagnes de l’Edough. Celle-ci, formant l’ultime barrière devant les sables où l’ombre de Sidi Akacha plane depuis le large. Eh oui, ce marabout veille sur Takouche, depuis son île au large, tel un vigile de la mer, semblant donner de l’assurance aux habitants et aux visiteurs de ce bout de terre. Comme une magie de calcul de géométrie, l’île de Sidi Akacha domine tout le littoral de Chetaïbi. Depuis les terrasses, places et placettes, l’île de Sidi Akacha est vue sous tous les angles. Cette magie naturelle envoûte plus d’un qui profite de la meilleure vue sur le cœur palpitant de la ville, pour siroter un thé à la menthe et regarder dans la méditation ce marabout marin. Les nuits estivales de Chetaïbi, s’animent dans l’incessant ballet des bateaux de pêche sortant du port, à la conquête du monde aquatique. Les charmeurs des randonnées dominicales deviennent de simples passants, amoureux du coucher du soleil. D’autres, les tenants des jeux d’été, cartes et dominos, sur les places et placettes de ce village, où les senteurs des plantes, de la chicha, les fastes, aux milles senteurs de food, s’assimilent à une ville asiatique. Cette mosaïque de maisons, de montagnes et de la mer… permet de profiter de la qualité d’un environnement aussi bien de jour comme de nuit. Un jugement corroboré par plusieurs témoignages attestant que Chetaïbi est «l’une des meilleures zones touristiques de la wilaya de Annaba, de l’Algérie, de la Méditerranée et du monde entier», en raison de sa situation privilégiée et des conditions idéales qui y sont réunies, un jugement, confirmé par plusieurs témoignages. S’agissant de l’affluence touristique, les habitants ont remarqué que le nombre de touristes a quadruplé en cinq ans, à leur tête les Tunisiens, puis les Français. Certains ont qualifié Chetaïbi de destination première pour les visiteurs en quête de «sérénité» et de «déconnexion», même en l’absence d’infrastructures d’accueil, hôtels et bungalows notamment. Situation retenue à l’actif d’une politique sans égard aucun envers le développement de l’industrie touristique, sur ce bout de terre. En dépit des efforts de l’Etat et des fonds débloqués pour le développement de ce secteur névralgique de l’économie nationale, il n’en demeure pas moins qu’il est la dernière roue de la charrette.

La ZET de Chetaïbi, projet mort-né
Bien que ce ne sont pas les projets qui manquent, Chetaïbi a du mal à sortir de l’isolement et le tourisme peine à y décoller, puisqu’il n’y a jamais eu une vraie politique de développement local dans la wilaya de Annaba. Les quelques investisseurs qui avaient tenté d’investir dans ce secteur, ont, aussitôt, été découragés, pour des raisons ambiguës, bien que la ZET de Chetaibi soit le premier aménagement à être réellement lancé sur le terrain, en Algérie, avec en plus des assiettes foncières aménagées et prêtes à recevoir des projets d’investissement. Le projet de la ZET de la baie ouest de Chetaïbi, dont rêve la population locale depuis quelques années, est pratiquement au point mort. Les raisons : l’absence du plan d’aménagement touristique (PAT), que la wilaya n’arrivait pas à se procurer, pour plusieurs raisons.
Devant une situation qui, au fil des jours, s’envenime de plus en plus, aujourd’hui, il est difficile de croire que le développement touristique sera lancé dans cette partie de la wilaya. L’adoption, par décret, au mois d’octobre 2013, des plans d’aménagement touristique (PAT) de la baie ouest de Chetaïbi, pour abriter des projets d’investissement propres au secteur en mesure de participer au développement et à la promotion du tourisme en Algérie, semble être et jusqu’à preuve du contraire, «du bouillon pour les morts», puisque la réalité sur le terrain est totalement paradoxale et que le retard enregistré sur ce plan est important.
Néanmoins, Chetaïbi demeure contre vents et marées fidèle à la préservation de son statut de plus belle baie au monde. Mais lorsqu’il rappelle le temps et l’espace, l’indifférence, à son égard, se fond dans un présent aux couleurs inégalées, même sur les sites les mieux classés. Puisque Chetaïbi a bénéficié de la largesse des pouvoirs locaux, pour lui restituer son statut d’antan et sa vocation touristique, la corniche de l’antique Tacatua a été complètement métamorphosée pour offrir un nouveau look aux milliers de visiteurs qui ont pris l’habitude de lui rendre visite.
Selon certains habitants, Chetaïbi n’a jamais été gâté en matière d’amélioration du cadre de vie avec une large opération d’aménagement et de restauration, comme durant cette année.
D’ailleurs, ils reconnaissent que l’antique Tacatua fait l’objet d’un intérêt particulier caractérisé par l’injection de nombreux projets de développement, à l’image de celui du réaménagement du boulevard principal sur une distance d’environ 500 mètres et du port de plaisance.
Les travaux en question, entre autres, le mur de soutènement, le renouvellement de l’éclairage public, l’embellissement de la chaussée et des trottoirs, ont été réceptionnés peu avant l’ouverture de la saison estivale. Une opération d’un montant de plus de 25 milliards de centimes.
En attendant que Chetaïbi fasse l’objet d’opérations plus conséquentes, à même de promouvoir sa destination, par les opérateurs du tourisme dans le pays, il demeure l’indétrônable destination de tous les vacanciers, car et tout simplement, il est l’œuvre de Dieu sur terre.


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