Descriptif :
Le plan d’eau libre, dont l’eau douce est relativement temporaire, selon l’intensité de la saison des pluies dont il dépend presque exclusivement, est généralement d’une étendue de plus de 5.800 hectares, auxquelles se rajoutent plusieurs milliers hectares de terres inondables en saison hivernale constituant ainsi de vastes prairies humides. Cette zone humide, sur le plan omithlogique, était au début du 20e siècle le site de nidification et d’hivernage le plus important de l’Est. Après des travaux d’assèchement effectués durant l’époque coloniale, le lac s’ est asséché durant de longues années et, de ce fait, a perdu ses qualités de site de nidification le plus important, notamment pour la nidification de 12 espèces d’Anatidés, dont accidentellement,l’oie cendrée.
Type de zone humide : Continentale : Sp.Ss. Articielle : 3.4
Critère de Ramsar : 1. 5 et 6. Critère qui caractérise le mieux le site : 5
Justification des critères :
Critère 1 :
Sa grande étendue et son caractère relativement temporaire font de ce site une zone humide représentative et rare de type de zone humide naturelle de la région méditerranéenne. Le lac Fetzara avec les zones humides d’El Kala complète par ailleurs et de façon stratégique le complexe humide caractéristique de la région d’El Kaka. En effet, vers la fin de la saison hivernale, d’importants effectifs d’anatidés regagnent le lac Fetzara venant des sites Ramsar, les lacs Oubeira et Tonga, qui, au vu de l’augmentation excessive de leurs niveau d’eau, rend difficilement accessible l’alimentation pour les Anatidés herbivores.
Critère 5 :
Le lac Fetzara est une zone humide d’importance internationale vu que la moyenne des effectifs des oiseaux d’eau et particulièrement des Anatidés et de la Foulque macroule hivernants recensés au niveau du site dépasse habituellement 20.000 oiseaux par an, un effectif record de 44.500 a été atteint en 1990.
Critère 6 :
Le lac de Fetzara est une zone humide d’importance internationale vu qu’ elle abrite, habituellement, 1% de la population mondiale du Canard siffleur et de I’ Oie cendrée.
Caractéristiques physiques :
Géologie :
Les terrains bas constituant la majorité de la zone humide se sont formés durant l’Halocène. Les alluvions se sont formés à l’Ouest vers la côte de Skikda et, à l’Est, jùsqu’à la région côtière de la plaine de Annaba. Les montagnes, au Nord de la zone, sont formées de roches éruptives et métamorphiques du Trias. Ces roches sont des schistes cristallins et des granites. Les collines, au Sud du lac, formées au Miocène, sont constituées de flisch et de grès, et parfois de schistes mélangés aux alluvions. Des affleurements de roches se sont formés dans les montagnes situées au Nord du site, clivables, la désagrégation physique y est importante, ceci est à l’origine de la nature sableuse des terrasses.
Géomorphologie :
La topographie du site se divise en 4 ensembles distincts : les montagnes aux alentours atteignant une altitude supérieure à 40 mètres, la terrasse fonnée au centre du lac atteignant une altitude comprise entre 2 à et 40 mètres, la plaine de Annaba avec une altitude comprise entre 11 et 20 mètres et enfin les terrains bas dont l’altitude est inférieure à 11 mètres. Il existe également 4 types de sols : peu évolués d’origine non climati que dus à l’érosion, aux colluvions et alluvions ; les vertisols, alluvions gonflants riches en argile, la sécheresse arrivant facilement à les fissurer ; des sols hydromorphes et des sols helomorphes à salinité élevée.
Hydrologie :
Les eaux du lac Fetzara proviennent des montagnes environnantes, en dehors des nombreuses châabates (ruisseaux) en provenance des massifs méridionaux et symptrionaux,il existe trois principaux oueds, Oued El Hout au Sud, Oued Mellah à l’Ouest et Oued Zied au Nord-Est.
Les trois sont canalisés, leurs eaux sont normalement évacuées par l’Oued Medjouba et se déverssent au niveau de l’Oued Seybouse qui débouche dans la mer Méditerranée, un peu plus loin à l’Est du site.Ceci est le résultat de la tentative avortée d’assèchement effectuée par le colonisateur dans le cadre d’un programme d’envergure ayant touché la majorité des grandes zones humides du pays. Ces « aménagements », dont les effets perdurent aujourd’hui encore, font que le lac s’assèche régulièrement en saison estivale, seules les eaux de l’Oued El Hout continuant à alimenter le site. La partie la plus profonde du lac est formée par sédimentation à une altitude d’environ 10 mètres. Durant la saison pluvieuse, l’eau remonte jusqu’à la côte 12 mètres environ, soit à 2 mètres du niveau du centre du lac. Cet aspect temporaire, la succession de périodes d’assèchement et de mise en eau rend particulièrement intéressant le lac au vu de la minéralisation renouvelée à chaque saison, ce qui crée un milieu extrêmement favorable pour l’alimentation des oiseaux hivernants et notamment les Anatidés de surface et les foulques.
Bassin versant :
La superficie du bassin versant du lac, y compris les oueds et les châabets représente 515 km2. Au Sud, le bassin versant dont la ligne de partage des eaux se situe entre 300 et 400 mètres d’altitude est relativement vaste et onduleux avec une légère pente en direction du lac. Au Nord, la ligne de partage des eaux se situe à une hauteur d’environ 100 mètres avec une pente raide. Mis à part les versants de l’Oued Zied constitués de montagnes dont la hauteur s’élève à plus de 100 mètres. La ligne de partage des eaux des parties Ouest et Est se situe entre 20 et 3 mètres, le débit d’écoulement est estimé à 210 mm par jour en moyenne.
Climat :
De type méditerranéen, tempéré et caractérisé par une saison humide douce et un été chaud et sec, la température moyenne est de 11°c en hiver et 25°c en été. La pluviométrie se situe entre 600 et 700 mm par an, dont 80% sont concentrés durant la saison pluvieuse entre les mois d’octobre à mars. L’humidité moyenne mensuelle est de 68 à 75%. L’évaporation totale annuelle s’élève à 1.376 mm, l’évaporation mensuelle est supérieure à la pluviométrie mensuelle durant les mois de mars et d’octobre. Les vents, en période hivernale, sont de Nord-Est et Nord- Ouest, alors qu’en été, ils sont généralement de Nord-Est. Le Sirocco souffle environ 18 jours par an. -
Valeurs hydrologiques :
Les eaux du Lac Fetzara sont collectées à partir des oueds El Hout,El Mellah et Zied ainsi que celles qui se déversent le long des pentes périphériques. La superficie submergée en hiver est de l’ordre de 5.800 hectares. Durant la saison sèche, les précipitations étant presque nulles, peu d’eau arrive au lac. Le drainage du site a lieu tout au long de l’année par l’intermédiaire du canal principal dont les eaux d’évacuation se déversent dans l’Oued Medjouha puis, ensuite, dans l’Oued Seybouse qui débouche dans la mer.Durant la saison estivale, le lac est donc complètement sec, ceci est dû principalement à la détérioration de l’écluse du canal principal d’évacuation situé à El Gantra, à l’Est du lac. Les caractéristique hydro logique du lac sont la maîtrise des crues, la rétention des sédiments et des nutriments et la recharge de la nappe aquifère.
Caractéristiques écologiques :
Plusieurs milieux caractérisent le Lac Fetzara, parmi eux existe un groupement naturel constitué de chêne liège et d’olivier et un groupement artificiel de plantation de pin maritime et d’eucalyptus.Vient ensuite une strate arbustive composée de genêts et d’oléastre, une strate herbacée et, enfin, une végétation palustre diversifiée constituée principalement de roseaux, de massettes ou typha sp., de joncs et une végétation aquatique assez importante bien que très peu étudiée.
Faune remarquable :
Le Lac de Fetzara constitue un site très important pour l’accueil des oiseaux d’eau hivernants, principalement les oies cendrées et les foulques. Ainsi, il abrite le 1% international pour l’Oie cendrée et la Foulque macroule. Zone de gagnage pour les Anatidés et foulques, il accueille en hiver plus de 30.000 oiseaux d’eau annuellement.
Régime foncier/propriété :
la majorité des terres entourant la cuvette sont de type communal, mais il existe aussi quelques terrains de type privé indivis ou « Arch ». La région voisine constituée de terres communales soumises au régime forestier ainsi que des terres privées de type « Melk » et « Arch>, propriétés privées non titrées. Les bassins versants sont recouverts de zones herbeuses et de broussailles avec un affleurement de roches calcaires. La superficie boisée, constituée de forêts artificielles à base de pin maritime et d’eucalyptus, et de forêts naturelles à base de chêne liège dont la superficie ne dépasse pas 270 ha.
Facteurs défavorables affectant les caractéristiques :
écologiques du site :
Le projet visant la récupération de nouvelles terres agricoles sur une partie du lac dans le cadre de la mise en valeur agricole du site par les services agricoles de la wilaya de Annaba. On note également la présence d’une usine industrielle polluante et des cités urbaines de plus en plus importantes, d’où le risque réel de rejets supplémentaires d’eaux usées. Direction Générale des Fôrets
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Posté Le : 15/08/2007
Posté par : nassima-v
Source : www.algeria.strabon.org