En 1839, Mgr Dupuch, grand amoureux de Saint Augustin et d’Hippone, arriva à Bône, aujourd’hui Annaba, avec un projet grandiose : ressusciter Hippone qui alors gisait sous les débris des âges et des civilisations, lui restituer le blason de gloire qu’elle avait dans l’antiquité et jeter les fondations d’un grand complexe, comprenant une basilique, une bibliothèque, un monastère et une maison d’accueil. Ce complexe devait s’étendre tout au long de la colline d’Hippone. Malheureusement ce projet n’a jamais vu le jour. Toutefois, Mgr Dupuch avait réussi à obtenir de Pavie, au Nord de l’Italie, l’avant bras de Saint Augustin, que l’on peut voir dans la Basilique. Ce fut le Cardinal Lavigerie qui mit en chantier la construction de la Basilique. Le 30 octobre 1881, dans l’après-midi, Mgr Combes, consacré dans la matinée évêque du diocèse de Constantine et d’Hippone, bénit la première pierre de la basilique. L’abbé Pougnet, du diocèse d’Avignon, fut choisi pour en dresser les plans. Celui-ci avait prévu une église bien intégrée dans l’histoire et dans le milieu naturel et culturel d’Hippone et de ses environs.
En visitant la Basilique, on ne peut pas ne pas admirer la grande synthèse et la symbiose que l’architecte a réussies en combinant les styles arabo-mauresque, byzantin et romain. L’architecte a voulu ainsi représenter Saint Augustin comme un homme de dialogue, au carrefour des différentes civilisations. Grand maître de la lumière, Pougnet a donné à cet édifice une luminosité majestueuse qui descend agréablement dans l’abside, se répand allégrement dans les transepts, se concentre sans violence sur le Maître-autel et se cache discrètement au fur et à mesure qu’elle traverse la nef centrale pour disparaître sous le porche. La Basilique fut consacrée le 29 mars 1900. Depuis lors, elle sert au culte chrétien. En 1933, l’évêque de Constantine et d’Hippone confia la garde de la Basilique à l’Ordre de saint Augustin (Les Augustins), représenté par la Province augustinienne de Malte. Tout en conservant sa vocation cultuelle, la Basilique Saint Augustin veut être aujourd’hui un lieu de rencontre et de dialogue entre les différentes religions, cultures et civilisations.
A ce propos, ce sont environ 15 000 visiteurs qui se rendent chaque année dans la basilique. Outre les délégations officielles, beaucoup d'algériens viennent, seul ou en famille, visiter ce lieu important de la culture de leur pays. Depuis quelques années, il y a également des pèlerins (européens et américains) qui se rendent sur les sites où Saint Augustin a vécu et donc bien évidement à Annaba pour admirer la basilique et les ruines. Ces derniers mois, ce sont des groupes de pieds-noirs qui reviennent sur la terre de leur enfance et qui sont heureux de retrouver intactes des monuments qui leur étaient chers.
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Posté Le : 26/11/2006
Posté par : hichem
Source : www.ada.asso.dz