Annaba - Précarité

Centre pour SDF de Sidi Belaïd à Annaba: La noble mission d’une grande dame



Centre pour SDF de Sidi Belaïd à Annaba:  La noble mission d’une grande dame




Présidant l’association El Ihcen, Zakia Dridi, qui gère bénévolement cet établissement, mène un long combat pour assurer les meilleures prestations aux pensionnaires.

Abriter des hommes et des femmes sans domicile fixe (SDF), leur assurer les repas quotidiens, les prendre en charge sur le plan médical et aussi vestimentaire, telles sont, entre autres, les missions de madame Zakia Dridi présidente de l’association IHCEN à Annaba, implantée dans le centre des SDF de Sidi Belaïd, dans les entrailles de la vieille ville de Annaba.

Cette femme qu’on qualifie d’ «acier» mène un combat noble et inlassable qui découragerait de nombreux hommes.

Le centre qu’elle gère bénévolement, sous la casquette de son association, abrite actuellement 32 résidents permanents, entre femmes et hommes.

Elle ne cesse de se battre au niveau d’une administration, loin d’être acquise à sa cause, avec l’espoir d’afficher complet en assurant l’abri à 150 personnes, la capacité d’accueil de son infrastructure.

Son handicap majeur est l’état lamentable de cette infrastructure sociale. Son combat, faut-il le souligner, lui a valu en 2012, une aide de 930.000 DA, financée par la fondation du groupe sidérurgique Arcelor Mittal, pour assurer une action de rénovation.

Lancée en 2012, l’opération caritative avait permis, selon Zakia Dridi, l’amélioration un tant soit peu des prestations de service et de l’environnement général de ses pensionnaires.

Louable à plus d’un titre, cette initiative doit, selon toujours la même source, «appeler d’autres pour assurer une extension viable pouvant assurer la prise en charge à d’autres SDF, dans le besoin d’un toit, notamment la gent féminine».

Mais d’où puise Zakia le dévouement à cette mission ?

Tout a commencé en 1998 quand elle était aux premiers jours de sa retraite de travail d’assistante sociale principale à Asmidal.

«J’avais commencé à faire une étude dans les rues en contactant les mendiants et les SDF dans les 12 communes de la wilaya. Naturellement, je les aide avec mes propres moyens. Une idée avait alors germé dans mon esprit à l’effet de créer l’association IHCEN. Au début, c’est ma famille qui m’aidait avec ses moyens. Dans ma maison, je préparais les repas et je distribuais aux personnes démunies dans la rue», se souvient-t-elle.

Manque de ressources financières

En 2004, son association a été agréée et elle a pu prendre possession du centre de Sidi Belaïd. A ce moment, sa mission est devenue plus importante, mais aucune institution n’a voulu la reconnaître. A toutes les portes qu’elle a frappées, aucune n’a été ouverte pour apporter son obole à sa quête.

«Mes débuts étaient difficiles. Je n’avais aucune aide, on méprisait mon travail, le centre était dégradé et situé dans une cité chaude qui décourage les hommes les plus audacieux. Pour nourrir les pensionnaires, je fais la manche dans les marchés et les magasins. Je rentrais toujours tard dans la nuit après avoir assuré leur dîner. Auparavant, le centre ne possédait pas un portail. Aujourd’hui une amélioration est perceptible à tous les niveaux. L’Etat nous a aidés à la réparation de la toiture. Arcelor Mittal nous a offert la cuisine et la laverie a été procurée par l’ambassade du Canada. Annuellement, une subvention de 400.000 DA nous est allouée par la wilaya. Plus qu’insuffisante, j’ai décidé de la récuser depuis 2013».

Actuellement, cette bonne dame se plaint de l’état dépressif de quelques pensionnaires. Son appel à la direction de la santé pour les assister par des psychiatres n’a pas été exaucé. Même la DAS ne vient pas, selon elle, à son aide. C’est elle qui assure la pérennité de ce centre à travers les aides des âmes charitables. En périodes de froid et en celles de grandes chaleurs, madame Dridi fait la tournée avec les patrouilles de la police pour assister les SDF, sinon les ramener au centre. Voilà qui lui vaut un chapeau bas.

* Photo: L’objectif est de prendre en charge d’autres sans abris, notamment les femmes

Leïla Azzouz



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