Zoulikha Oudai, née Yamina Echaïb le 7 mai 1911 à Hadjout en Algérie, est une résistante algérienne durant la Guerre d'Algérie.
Biographie
Fille d’un père cultivé, grand propriétaire terrien et conseiller municipal, Zoulikha Oudai a vécu à Cherchell, où elle est instruite dans une école indigène. Elle donne naissance à cinq enfants. L'un d’eux sera exécuté en janvier 1957, par les services de renseignements français, deux mois après l'exécution de son père et mari de Zoulikha El Hadj Si Larbi.
L’exécution par l’armée coloniale de son conjoint et de son fils sont des éléments déclencheurs de son engagement pour l'indépendance de l'Algérie. Rapidement nommée responsable du Front de libération nationale dans la région de Cherchell, elle participe à des opérations de renseignements pour le FLN et de rapprochement entre le FLN et la population. Elle financera le FLN avec l’argent de son mari. Quand le réseau FLN de la région de Cherchell est démantelé, en 1957 (54 arrestations), Zoulikha Oudai rejoint le maquis où elle se réfugie auprès de Ghebalou Hmimed et son adjoint Boualem Benhamouda, commissaire politique du secteur (deux étudiants ayant pris le maquis après la fameuse grève des étudiants en mai 1956). Avant de rejoindre le maquis, elle prit soin de bruler toutes ses photos, seules deux photos ont été récupérées chez sa sœur . A partir du maquis, elle continua à diriger le réseau de femmes qui n'a pas été démantelé. L'armée française lui tend une embuscade dans l’oued Haïzer où elle est arrêtée le 15 octobre 1957 et exposée attachée à un véhicule blindé. Elle s'adresse à la foule : « Mes frères, soyez témoins de la faiblesse de l’armée coloniale qui lance ses soldats armés jusqu’aux dents contre une femme. Ne vous rendez pas. Continuez votre combat jusqu’au jour où flottera notre drapeau national, sur tous les frontons de nos villes et villages. Montez au maquis ! Libérez le pays ! »1 Le capitaine tente de la faire taire : elle lui crache au visage. Elle est torturée pendant dix jours mais ne livre pas le nom de ses compagnons d'armes.
Exécutée le 25 octobre 1957, son corps n'est retrouvé qu’en 1984 quand un agriculteur déclare se souvenir avoir enterré le corps d’une femme et de deux hommes trouvées morts avec des menottes sur la route. Les militaires français avaient l'habitude de jeter les corps des prisonniers du camps de ghardous afin que les habitants des environs puissent les enterrer. Rares sont les rescapés du camps d'extermination de Ghardous créé par le chef secteur Lt colonel Lecoint. Elle repose désormais au cimetière des martyrs de Menaceur avec plus de 400 compagnons morts pour l'indépendance de l'Algérie.
Bibliographie
Assia Djebar, La Femme sans sépulture, A. Michel, 2002
M'hamed Houaoura, "Le nom de Yamina Oudaï ne figure pas sur la liste des 405 martyrs" [archive], in El Watan, 8 novembre 2016.
Kamal Bouchama, Lalla Zouleikha, la mère des résistants, Édition Juba, 2016
Hommages[modifier | modifier le code]
Le film d'Assia Djebar La Nouba des femmes du Mont Chenoua (1978) lui est dédié2
Notes et références
↑ « Zoulikha Oudaï, La Femme Sans Sepulture » [archive], memoria.dz (consulté le 27 mars 2014)
↑ Assia Djebar : littérature et transmission, Wolfgang Asholt, Mireille Calle-Gruber et Dominique Combe, éd., Presses Sorbonne nouvelle, 2010, p. 69
Posté Le : 05/03/2019
Posté par : litteraturealgerie
Source : wikipedia