Zoukh maintiendra-t-il les projets de son prédécesseur '

Depuis son installation, le nouveau wali a apporté quelques changements comme l'ouverture des rues fermées à la circulation.Le nouveau wali d'Alger, Abdelkader Zoukh, a opté pour un nouveau style dans la gestion de l'administration de la wilaya. Si son prédécesseur, Mohamed Kebir Addou, ne sortait que rarement de son bureau de l'immeuble du boulevard Zighoud Youcef, M. Zoukh se plaît dans ses fréquentes visites sur le terrain. Admonestant un maire par-ci, recadrant un directeur par-là, M. Zoukh s'est fait remarquer par ses coups de gueule redoutés par son entourage et les élus des communes où il s'est rendu au lendemain de son installation par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Tayeb Belaïz. Présidant la cérémonie dans la salle de l'ex-CPVA, M. Belaïz a critiqué à demi-mot M. Addou et a tracé une «feuille de route» à l'heureux successeur : renforcement de la sécurité des citoyens, aménagement de l'environnement et lutte contre la bureaucratie jugée «absurde».M. Zoukh a apporté depuis son installation quelques changements qui semblent de prime abord insignifiants. Il a ainsi fait ouvrir des rues bloquées ou squattées durant plusieurs années. Réclamée par les riverains depuis plusieurs années, la réouverture de ces espaces n'a jamais été décidée par les responsables de la wilaya.Mais ces mesures, qui étaient dans les «cartons» de l'ancien wali, sont-elles suffisantes ' L'ardeur affichée du nouveau locataire de l'immeuble néo-mauresque du boulevard Zighoud Youcef permettra-t-elle d'impulser les changements souhaités par les Algérois ' Le wali pourra-t-il exaucer le v?u de la population en maintenant un exécutif et des cadres, dont certains sont à leur poste depuis plus de dix ans ' Les projets inaugurés par M. Zoukh ont été certes lancés depuis des années, mais à part l'ouverture d'équipements importants (facultés de médecine et de droit), plusieurs projets n'ont pas encore été concrétisés, tels que le PDAU et l'étude sur la baie d'Alger.Le programme stratégique du wali d'Alger (2009-2029), adopté par le conseil du gouvernement, ne connaît toujours pas une réelle concrétisation. Les quelques appels d'offres lancés avaient été déclarés infructueux faute d'entreprises réalisatrices (axe de l'Indépendance, aménagement de la place des Martyrs et de R'mila à Bab El Oued). Seules petites satisfactions : la Promenade des Sablettes, ouverte partiellement au public, ou même quelques travaux au centre-ville, dont la réhabilitation, nous annonce-t-on, a été confiée à des entreprises de bâtiment étrangères du Portugal, d'Espagne et d'Italie. Des problèmes restent néanmoins insolubles, même avec le changement opéré à la tête de la wilaya : le plan de circulation est toujours «inappliqué», l'insalubrité est toujours là, les opérations de relogement reportées et l'insécurité restent le souci majeur des citoyens de jour comme de nuit.Les problèmes dans la capitale n'ont pas trouvé de solutions, ni avec le défunt Gouvernorat du Grand Alger de Chérif Rahmani, ni avec M. Nourani, ni même avec M. Addou, qui n'a pas pris de gants pour critiquer le plan de son prédécesseur du GGA, lui reprochant d'avoir gaspillé l'argent du contribuable. Les projets lancés sous l'ère de M. Addou et maintenus par Zoukh devraient être drivés par un directeur devant être installé à la tête de la Société du développement d'Alger (SDA). Chargée théoriquement du suivi des opérations inscrites dans le cadre du programme stratégique 2009-2029, la société ne verra peut-être jamais le jour, les statuts n'ayant jamais été rédigés. Le citoyen algérois, qui voit ses trottoirs refaits à nouveau, attend beaucoup du nouveau wali. Apprécié pour son franc-parler, le wali devra lancer de grands chantiers qui changeront la vie des Algérois. Mais peut-il le faire tout seul sans l'aide franche de son exécutif et des élus locaux '