Animant un café littéraire, hier après-midi, à Tichy (Béjaïa), la présidente de l’Union pour le changement et le progrès (UCP), Mme Zoubida Assoul, se dit “très optimiste” quant à l’aboutissement de la révolution pacifique en marche, eu égard à cette “prise de conscience collective” dont fait preuve le peuple algérien. La conférencière qui abordait le thème “La révolution à l’épreuve du temps” a estimé que la victoire du hirak est “inévitable”, quand bien même le combat des Algériens serait long.
“Aujourd’hui, il est évident que ce n’est pas en quelques mois de mobilisation et de résistance qu’on pourra faire tomber un régime aussi totalitaire qui s’est forgé au bout de 58 ans de règne sans partage”, a-t-elle souligné, tout en affirmant que “ce système politique est, toutefois, en fin de cycle”.
Pour l’hôte de la ville de Tichy, une chose est certaine: le peuple algérien n’acceptera jamais de revenir à l’ère de “fakhamatouhou”, c’est-à-dire à l’avant 22 février 2019. D’où l’espoir du changement radical de système est permis, a-t-elle insinué.
L’oratrice croit dur comme fer que le hirak populaire ne s’arrêtera pas de sitôt, tant que ses revendications ne sont pas encore satisfaites.
“Le mouvement révolutionnaire en cours est appelé à s’inscrire dans la durée. Je suis convaincue que ni le coronavirus, ni le mois sacré de Ramadhan et encore moins les vacances estivales ne pourront venir à bout d’une telle révolution pacifique”, a-t-elle soutenu.
Mettant en exergue la détermination et l’engagement des Algériens à faire aboutir leur révolution du sourire, Mme Assoul soutiendra que considérant que “le pacifisme est l’arme fatale et invincible de ce hirak populaire né le 22 février 2019, le peuple algérien mérite amplement le prix Nobel de la paix !”.
Cependant, la présidente de l’UCP insiste sur la nécessité d’aller vers “l’auto-organisation” du mouvement populaire, en préconisant la multiplication de ce genre de rencontres-débats à travers les différentes régions du pays, autour de certaines questions fondamentales tant sur le plan politique, économique que culturel...
“On doit ouvrir un large débat national pour définir quel mode de gouvernance allons-nous instaurer à l’avenir ?”, a-t-elle martelé.
Sur ce registre, Me Zoubida Assoul estime qu’outre les partis politiques et les organisations nationales (syndicats, mouvement associatif…), “l’université doit jouer un grand rôle dans la sensibilisation et la conscientisation des citoyens”. Selon elle, l’université ne doit pas être l’apanage d’un parti ou d’un courant politique, mais un espace de formation et de débats politiques.
Par ailleurs, l’invitée du café littéraire de Tichy déplorera que “l’Algérie demeure l’un des rares pays au monde qui exclut ses compétences, pousse ses élites à l’exil et emprisonne ses acteurs politiques issus de l’opposition”.
En réponse à l’une des questions des intervenants lors de la séance dédiée au débat, Me Assoul se déclare “contre l’internationalisation de la crise politique algérienne”, tout en plaidant “pour une solution collective algéro-algérienne”.
Photo: Zoubida Assoul hier au café littéraire de Tichy. © Kamal Ouhnia/liberté
Kamal. Ouhnia
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Posté Le : 15/03/2020
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : Kamal Ouhnia
Source : liberte-algerie.com du dimanche 15 mars 2020