Zoom sur les événements du 17 octobre 1961 Le monde de la BD - La mémoire s'impose au festival

Une conférence a été organisée au FIBDA à Alger pour débattre l'importance de la mémoire dans la BD. Dans ce chapitre, les intervenants ont axé leurs communications sur les événements du 17 octobre 1961. Ils ont évoqué les crimes policiers perpétrés lors des manifestations pour l'indépendance de l'Algérie du 17 octobre 1961. Et comment une répression de cette ampleur a-t-elle pu ne pas être considérée pendant plusieurs décennies comme un événement de l'histoire ' Pour l'ensemble des spécialistes algériens et étrangers, il y a une volonté de faire le silence de la part des autorités françaises autour de ce triste épisode de la guerre d'Algérie. En premier lieu, bien sûr, les autorités impliquées dans l'organisation de cette répression : le préfet de police de la Seine, Maurice Papon, le Premier ministre, Michel Debré, ainsi que Roger Frey, ministre de l'Intérieur. Mais également le général de Gaulle, qui de toute évidence a pourtant été très irrité par cet épisode. Il a néanmoins voulu tirer le rideau sur cette affaire et faire en sorte que les Français passent à autre chose. Aujourd'hui, Il existe une reconnaissance de la part des collectivités locales, notamment la mairie de Paris en 2001 qui a fait un geste fort avec l'apposition d'une plaque commémorative sur le pont Saint-Michel. D'autres communes de la banlieue ont fait des gestes similaires. Et le cinquantenaire, cette année, va être marqué par toute une série d'initiatives, dont un boulevard du 17 Octobre devant la préfecture des Hauts-de-Seine, à Nanterre. Mais de la part de l'Etat, il n'y a toujours aucun signe de reconnaissance. Autrement dit, le travail de mémoire est au c'ur du vivre ensemble. Et c'est à travers lui, aussi, que se construit la société de demain.