Zoom sur les contradictions

La Maison de la culture Mouloud-Mammeri a abrité ce week-end, jeudi et vendredi, un forum sur l'emploi, la formation et l'entreprise organisé par la direction de la formation en partenariat avec la Chambre de commerce et d'industrie du Djurdjura. Cette rencontre que les organisateurs inscrivent dans l'optique d'offrir des opportunités d'emploi aux jeunes chômeurs et de recherche de main-d'oeuvre aux entreprises est également une occasion pour poser un nombre important de questions sur le problème de l'emploi dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Parce qu'en fait, d'un côté, les jeunes se plaignent souvent du manque de débouchés professionnels après la sortie des instituts et des universités, mais ce n'est pas le grand enthousiasme de l'autre côté. En effet, les entreprises qui devraient objectivement trouver des employés en abondance et de qualité n'ont pas cessé de tirer la sonnette d'alarme sur le manque de main-d'oeuvre. Un véritable dilemme que cette rencontre devrait aider à dénouer. Pourquoi en effet les jeunes ont du mal à trouver de l'emploi au moment même où les entreprises cherchent désespérément des travailleurs' D'aucuns estimaient que cette rencontre allait aider à éclairer un grand nombre de zones d'ombre dans ce labyrinthe inextricable. Un contraste qui rend contradictoires les discours des différents responsables de la wilaya de Tizi-Ouzou. Paradoxalement, les services de l'emploi affichent un optimisme éclatant en annonçant des milliers de postes d'emploi octroyés, alors que les entreprises, elles, justifient tous les retards dans la réalisation des projets par le manque criant de main-d'oeuvre qualifiée. Pour remettre une polyclinique à Ouadhias dans les délais, l'entreprise réalisatrice n'a pas trouvé d'autre moyen que de recourir à la main-d'oeuvre chinoise. Un fait qui illustre parfaitement l'inconsistance des discours. D'où de nombreux observateurs préconisent, pour trouver une solution, d'harmoniser la nomenclature des formations offertes aux jeunes avec les besoins du secteur économique. Le Btph qui souffre le plus de ce manque de main-d'oeuvre est le secteur le plus actif car étant pourvu de nombreux grands projets structurants comme les programmes de logements dont a bénéficié la wilaya de Tizi Ouzou. Ce manque d'harmonisation règne également entre les acteurs de l'emploi et les dispositifs d'aide à la création des entreprises comme l'Ansej et l'Anem. Beaucoup de jeunes diplômés en métier du bâtiment ont créé leurs propres entreprises. Une démarche qui a favorisé, selon beaucoup d'entrepreneurs, le déficit de main-d'oeuvre. La démarche a hélas participé à la hausse des prix du logements mais, là c'est un autre problème.