Plus d’une décennie après la fin d’une guerre livrée sans répit contre le terrorisme, la vie n’a pas encore repris son cours normal dans les localités montagneuses de la wilaya de Jijel, jadis paisibles et prospères.
A Jijel, le souvenir de période est toujours présent dans les esprits de ceux qui vivent dans l’espoir de revenir dans leurs douars. L’absence de routes, d’électricité, d’infrastructures scolaires ou d’une simple salle de soins est en passe de dissuader toute volonté à ce retour.
Le défi à relever pour inverser la tendance de l’exode est tellement énorme qu’il nécessite la mobilisation de grands moyens financiers. Mais face à cette situation, des tentatives de retour sont engagées ça et là dans les différentes régions de la wilaya. D’Erraguene au sud-ouest, aux localités rurales du nord-est, en passant par les contrées montagneuses de Selma, Texenna et Beni Belaid, on tente de s’organiser à titre individuel ou par groupes de voisins par le peu de moyens dont on dispose pour réinvestir les lieux désertés. L’obstacle majeur à cette volonté de traverser le chemin inverse de l’exode se résume à l’absence des infrastructures routières.
«Je songe à partir en retraite et venir m’installer définitivement dans le douar de mon père à Tassilet, là où j’ai vécu et fait mes premiers pas d’école», confie, Ahmed, cadre dans le secteur de la formation professionnelle.
Tassilat est une bourgade montagneuse à la forêt luxuriante, située au fin fond d’un relief difficilement accessible dans la commune d’El Ancer. Pour arriver à cette localité, il faut faire un long détour par la ville d’El Milia. La présence des militaires qui veillent sur les lieux pour faire face à toute tentative d’incursion terroriste est rassurante.
«Il n’y a plus rien, c’est le calme absolu ; les gens ont commencé à revenir depuis 2012 pour la cueillette des olives», dira Ahmed.
«Regardez l’état de la route ; c’est une simple piste ; elle a été aménagée par les habitants qui sont revenus ici ; même s’il est encore impossible d’y pouvoir habiter, les gens souhaitent s’y installer», lance-t-il.
Un projet d’électrification à Tassilat n’a jamais abouti depuis les années noires du terrorisme. Le petit bureau postal en tuiles est encore là. Il n’a subi presque aucun dommage. L’école a été dévastée. Les maisons aussi.
Cette localité n’est pas la seule à connaitre ce cruel destin. Non loin de là, à Beni Belaid, une douzaine de douars de la commune de Khiri Oued Adjoul a subi le même sort. A Erraguene, à la limite de la frontière avec la wilaya de Sétif, les efforts sont concentrés depuis trois années sur l’aménagement d’une route de 30 km pour faciliter le retour de la population. A Ziama Mansouriah, les habitants réclament des autorités de réunir les conditions de retour aux localités abandonnées. A l’Est, du coté d’El Milia, c’est à Beni Ferguene et Oued Z’hor, que ce désir de retour est le plus exprimé.
Amor Z.
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Posté Le : 07/04/2016
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: elwatan.com ; texte: Amor Z.
Source : elwatan.com du mercredi 6 avril 2016