Algérie

Zone maghrébine de libre-échange: Les réserves algériennes



L'Algérie ne ratifiera pas, pour le moment, la convention concernant son adhésion à la Zone maghrébine de libre-échange tout en émettant des réserves contre un certain nombre de dispositifs, qui dépassent le cadre commercial, introduits au niveau du projet. Cette déclaration a été faite par le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, en marge d'une séance de l'APN consacrée aux questions orales, qui expliquera cette réticence par la volonté affichée par certains pays de l'Union du Maghreb arabe d'élargir l'accord en cours de discussion à la libre circulation des personnes, entre autres «remarques» algériennes.

 La Zone maghrébine de libre-échange, un vieux projet de 19 ans, et qui devait être lancée en 2011, selon Lahbib Benyahia, secrétaire général de l'UMA, le cadre juridique de cet accord étant déjà en place, prévoyait l'exonération des droits de douane des produits industriels et une libéralisation progressive des échanges de produits agricoles. Cependant, et lors de la dernière réunion traitant du projet de la ZMLE, tenue en Libye, en juin 2010, et réunissant les ministres du Commerce de l'UMA, l'Algérie avait émis des réserves sur certains points introduits dans le projet de la convention, qu'elle a refusé de faire passer malgré le «forcing» exercé par d'autres pays membres de l'Union, selon le ministre. Outre le volet traitant de la libre circulation des personnes, loin des préoccupations commerciales entre les partenaires maghrébins, et qui en filigrane convoque le dossier de l'ouverture des frontières terrestres entre l'Algérie et le Maroc, Alger n'entend pas faire de concession, voire du favoritisme, à ses voisins dans l'octroi des marchés publics.

 L'on saura ainsi, toujours selon les explications ministérielles, que deux pays ont «insisté» à ce que leurs entreprises soient avantagées dans l'actuel programme quinquennal 2010-2014 et profiter de la mise en service de l'autoroute Est-Ouest pour faciliter l'écoulement de leurs produits agricoles et industriels sans restriction. Des pressions que l'Algérie refuse en évoquant «la protection de son économie» tout en dressant une liste négative des produits qui ne seront pas concernés par cet échange afin de protéger son industrie.

 Développant toujours son argumentaire «défensif», M. Benbada expliquera qu'il existe pour Alger «des considérations sécuritaires, sanitaires et encore d'autres relatives à la circulation des personnes qu'il faut prendre en compte dans ce genre d'accord». Malgré ces réserves, l'Algérie ne ferme pas la porte à la ZMLE, puisqu'une réunion est prévue probablement le premier trimestre 2011 pour poursuivre les négociations déjà entamées, selon le ministre qui propose encore en échange la création d'une communauté économique maghrébine qui intègre toutes les forces économiques des pays de l'UMA, tout comme ses industries et ses politiques agricoles, perçue comme une complémentarité et non pas comme des marchés que chaque pays veut conquérir. Cet accord devait, en principe, selon ses concepteurs, «redynamiser les échanges intra-maghrébins» et promouvoir le processus d'intégration économique entre les pays membres. Pour rappel, les échanges commerciaux entre les pays de l'UMA représentent seulement 3% du volume total du commerce extérieur, le taux régional le plus bas du monde alors que la plupart des échanges des pays de l'UMA sont orientés vers l'Union européenne à hauteur de 51%.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)