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Au terme d'une année d'activisme intense, la Banque centrale européenne (BCE) devrait s'en tenir au statu quo la semaine prochaine avant d'engager en 2015 toutes ses forces dans la bataille contre le risque de déflation en zone euro.Les gouverneurs de l'institution tiendront jeudi leur dernière réunion de politique monétaire de 2014, suivie de la traditionnelle conférence de presse du président Mario Draghi."Le monde entier regarde avec appréhension en direction de Francfort en se demandant si nous allons faire sortir le génie de la lampe", a ironisé vendredi le président de la Banque centrale allemande (Bundesbank) Jens Weidmann.Le "génie", ce sont les rachats de dette publique appelés de leurs v?ux par beaucoup comme dernier remède possible aux maux d'une zone euro à la croissance en panne et guettée par une spirale de baisse des prix."Il semble clair que la BCE va bientôt s'embarquer dans un large programme comprenant des achats de dettes publiques. Toute la question est de savoir quand et avec quelle ampleur", souligne Jonathan Loynes, économiste chez Capital Economics.Pour la plupart des analystes, les gardiens de l'euro, qui ont multiplié les interventions ces derniers mois, devraient s'abstenir d'agir davantage cette année. Perspectives dégradées"Nous sommes prêts à recalibrer l'ampleur, le rythme et la composition de nos achats (d'actifs) si nécessaire" et ce "sans délai indu", a récemment affirmé M. Draghi.L'Italien avait défini deux conditions à une nouvelle intervention: que les moyens déjà mis en ?uvres se révèlent insuffisants et que les prévisions d'inflation à moyen terme se dégradent encore."Avec la dégradation des perspectives d'inflation, l'un des deux voyants (...) pourrait déjà être passé au vert", pointe Carsten Brzeski, de la banque ING. La pression est en effet montée d'un cran vendredi, avec l'annonce d'un nouveau ralentissement de l'inflation en zone euro en novembre, à 0,3% selon une première estimation, très loin de l'objectif de la BCE d'un peu moins de 2%.Et les annonces des pays exportateurs de pétrole, qui ont maintenu leurs objectifs de production au risque de faire chuter encore le prix de l'or noir, ne sont pas à même de faire repartir la dynamique des prix.Ces nouvelles données devraient se refléter jeudi dans l'actualisation à la baisse par la BCE de ses prévisions de croissance et d'inflation. Offensive début 2015Pour autant, "nous n'allons pas nous précipiter pour prendre des décisions avant de savoir si ce que nous avons déjà décidé fonctionne", soulignait récemment Benoît Coeuré, membre du directoire de l'institution.La BCE est d'autant plus réticente à se précipiter que les résistances sont nombreuses à un "assouplissement quantitatif" - ou "QE", du nom d'un programme de rachats d'actifs à l'américaine -, notamment en provenance d'Allemagne. Les critiques font valoir des obstacles juridiques et redoutent que les gouvernements européens ne mollissent sur leurs réformes.Sabine Lautenschläger, membre allemande du directoire de la BCE, a jugé samedi qu'un "QE", présenté comme "la panacée", soulevait à l'heure actuelle "plus de questions que de réponses" et elle a émis de sérieux doutes sur son efficacité. Depuis juin, la banque centrale a abaissé ses taux directeurs à des niveaux historiquement bas (0,05% pour le taux central) et mis sur les rails un vaste éventail de mesures (prêts ciblés aux banques, achats d'actifs financiers)."Les derniers indicateurs apportent peu de preuves que les mesures déjà annoncées (...) commencent à produire des effets positifs", juge Howard Archer, chef économiste Europe chez IHS.Mais l'institution monétaire se laisse jusqu'au premier trimestre 2015 pour déterminer si ses efforts portent leurs fruits, a indiqué mercredi son vice-président Vitor Constancio, suggérant qu'aucune décision ne devrait être prise la semaine prochaine.Ses propos ont été perçus par les analystes comme annonciateurs d'une nouvelle offensive monétaire, qui pourrait être lancée très rapidement en début d'année prochaine. La réunion suivante du conseil des gouverneurs est prévue le 22 janvier.




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