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Le président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi s'est montré confiant que les prêts géants de l'institution aux banques de la zone euro allaient remplir leur rôle, malgré un revers lors de la première opération.Jeudi dernier la BCE a alloué 82,6 milliards d'euros aux banques dans le cadre d'un prêt ciblé de longue durée (TLTRO), première d'une série de huit opérations destinées à inciter les banquiers à offrir davantage de crédits au secteur privé et par ricochet à dynamiser l'économie en berne de la région.Ce montant est ressorti très en dessous des prévisions des analystes qui tablaient sur au moins 100 milliards d'euros, suscitant des doutes quant au succès de ce programme.Mais "il est trop tôt pour juger de l'impact de ces TLTRO sur l'économie", a affirmé M. Draghi lundi. Il s'exprimait à Bruxelles devant la commission des affaires économiques et monétaires du Parlement européen."Ce montant s'inscrit dans la fourchette que nous avions prévue", a-t-il déclaré, rappelant qu'un deuxième tour de prêts était prévu au mois de décembre et que ces deux "opérations devraient être analysées comme étant complémentaires".L'annonce d'un vaste arsenal de mesures de politique monétaire au mois de juin "a déjà eu un impact positif notable sur la confiance des marchés financiers", a souligné le chef de la BCE."De façon générale, nous nous attendons à ce que les TLTRO agissent comme de puissants outils" pour favoriser l'octroi de crédit aux entreprises et ménages, a poursuivi le banquier central, et ce, alors que de son propre aveu "la reprise en zone euro perd de son allure".Autre sujet d'inquiétude, l'inflation en zone euro, actuellement à 0,4%, "devrait rester à un niveau très bas" ces prochains mois, a reconnu M. Draghi, alors que l'objectif de la banque centrale est de maintenir la hausse des prix légèrement inférieure à 2%. La BCE "reste pleinement déterminée à contenir les risques pesant sur les perspectives d'inflation à moyen terme. De plus, nous nous tenons prêts à user d'instruments non conventionnels supplémentaires si cela devenait nécessaire", a martelé M. Draghi. Mais il a appelé les Etats à ne pas ralentir le processus de réformes structurelles, précisant qu'"aucun stimulus monétaire, ou même budgétaire, ne pourra avoir d'effet important" sans elles. La Bundesbank estime risqué le changement de politique de la BCELe chef de la Bundesbank, Jens Weidmann, a vivement critiqué la stratégie de la Banque centrale européenne (BCE) pour tenter de relancer l'économie, estimant notamment qu'elle favorisait les banques aux dépens du contribuable. Dans une interview au journal allemand "Der Spiegel", le directeur de la puissante Banque centrale allemande a critiqué "un changement de stratégie fondamental, et un changement décisif de politique monétaire pour la BCE" qui crée selon lui un précédent dangereux. La combinaison de taux d'intérêt au plus bas et d'injection de liquidités dans le système financier via des prêts bon marché aux banques, officiellement pour les encourager à leur tour à prêter à des conditions intéressantes, revient en fait à injecter de l'argent directement dans l'économie, a-t-il souligné. Mais il a surtout critiqué le programme de rachat de titres adossés à des titres de créances (ABS), des produits financiers raffinés créés sur le principe de la "titrisation", qui permettent en quelque sorte aux banques de transférer en partie vers l'acheteur (qui serait ici la BCE) les risques de défaut de paiement sur leurs créances. Cela revient, a souligné M. Weidmann, à "éliminer les risques pour les banques aux dépens du contribuable". Si la BCE applique effectivement ce programme, il faut qu'elle se limite à des achats de titres à risque très faible, a-t-il ajouté, tout en disant douter qu'il y en ait suffisamment sur le marché pour atteindre le volume visé par la BCE.




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