Une année après son introduction au sein du marché arabe, l'Algérie veut
revoir certaines clauses de son admission au sein de la zone arabe de libre
échange (ZALE). Des importations de produits des pays arabes seraient à
l'origine de la prise de décision du ministère du Commerce de mettre une croix
sur certains produits importés des pays arabes. Ainsi, selon des sources
proches du ministère, il y aurait au moins 1.141 produits directement achetés
des pays arabes que l'Algérie veut dorénavant interdire à l'importation. Cette
«liste négative» devrait être discutée lors du prochain conseil économique et
social (CES) de la ligue arabe lors de sa session de septembre 2010, le menu de
la session de février étant déjà élaboré et soumis au CES. Etablie par la
Chambre algérienne de Commerce et d'Industrie (CACI) en collaboration avec les
opérateurs économiques et avalisée par le Premier ministre, cette liste
négative comprend plusieurs catégories de produits que «l'Algérie veut
interdire à l'importation de cette zone pour une durée de 3 à 4 années»,
indique M. Redouane Allili, conseiller du ministre du Commerce pour les
questions de coopération, cité par l'APS.
Il s'agit notamment des filières
de production que l'Algérie estime «prioritaires» et qui doivent d'être
protégées pour une durée déterminée telles que les produits de l'industrie
agroalimentaire, les produits agricoles, le textile, papier et carton et
l'électroménager. En fait, les négociateurs algériens veulent revenir à la
table des négociations avec les pays de la ZALE pour discuter de cette liste
négative. Or, des experts estiment que les négociateurs du ministère du
Commerce auraient dû au départ bien ciblé les produits éligibles à leur
introduction sur le marché algérien, autant ceux des secteurs agricole,
qu'industriel ou de l'électro-ménager. Pourquoi, se demandent les mêmes
experts, l'Algérie a mis dans la corbeille des négociations avec l'Union
européenne pour la création de la zone de libre échange avec les pays
méditerranéens, le secteur agricole et des produits du secteur industriel,
comme le textile, alors qu'elle ne l'a pas fait en négociant son adhésion à la
ZALE ? En outre, il est de notoriété publique que l'Algérie a des problèmes
pour son adhésion au sein de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC), et
reste le seul pays du Maghreb à n'être pas encore membre de l'OMC. L'OMC, selon
certains, demande trop à l'Algérie, et voudrait qu'Alger satisfasse à
l'ensemble des questions des pays membres. Les négociations traînent en fait.
Avec les pays arabes, l'Algérie aurait-elle signé un peu trop vite son adhésion
? Alger aurait-elle sous-estimé la force de frappe des produits provenant des
pays arabes? Certains ne sont pas loin de penser que certains produits importés
dans le cadre de la ZALE seraient purement et simplement des produits provenant
de Chine, sinon des contrefaçons de produits européens protégés par les lois
commerciales internationales. L'Algérie voudrait ainsi réparer cette erreur et
renégocier l'introduction sur le marché algérien de cette liste négative, pour
interdire les articles inclus dans cette nomenclature. Plusieurs pays arabes
ont déjà leur liste négative qu'il ont pu négocier normalement, notamment le
Maroc (804 produits), l'Egypte (709), la Syrie (255), la Tunisie (161), le
Liban (41) et la Jordanie (35). Les importations de l'Algérie auprès de la Zale
sont passées de 3% (1,05 milliard de dollars) de ses importations globales en
2008 à 4% (1,37 milliard de dollars) sur les dix premiers mois de l'année 2009,
alors que les exportations algériennes vers cette région ont enregistré une
nette baisse. Ces importations sont constituées de biens d'équipements (66%),
de médicaments et électroménagers (24%) et de produits agroalimentaires (10%).
Pour ce qui concerne les
exportations algériennes vers cette même zone, elles sont passées de 2,18
milliards de dollars en 2008 à 1,04 milliard de dollars sur les 10 premiers
mois 2009. Pour autant, l'Algérie voudrait également tempérer l'ardeur des importateurs
auprès de cette Zale, après la découverte d'un scandale sur la surfacturation
de produits par certains importateurs. Les douanes algériennes ont mis en place
un dispositif de lutte contre cette infraction sur le change, notamment après
la découverte d'importateurs qui majorent la valeur des produits importés
auprès de certains pays arabes, selon le directeur central du renseignement
auprès de la Direction générale des douanes (DGD), M. Medjebar Bouanem. La
liste négative que l'Algérie voudrait négocier devrait comporter la majeure
partie de produits qui feraient actuellement l'objet de transactions douteuses,
estime-t-on.
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Posté Le : 14/01/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Yazid Alilat
Source : www.lequotidien-oran.com