L'Algérie réagit face au comportement protectionniste de certains pays
membre de la zone arabe de libre-échange (ZALE). Les autorités algériennes
s'apprêtent à appliquer le principe de la réciprocité dans l'application des
«barrières non tarifaires» sur des produits importés de pays de la ZALE, qui
soumettent les exportations algériennes aux mêmes mesures protectionnistes une
fois débarquées sur leur sol. Le directeur général du Commerce extérieur au
ministère M. Cherif Zaâf a indiqué, mardi, à l'APS qu'une réglementation va
être promulguée très bientôt et prendra la forme de procédures administratives
ou relatives aux normes de produits, ainsi que des mesures sanitaires ou
phytosanitaires des importations algériennes en provenance des pays de la ZALE.
Des barrières non tarifaires appliquées dans certains pays empêchent les
exportateurs algériens de profiter pleinement de leur marché.
L'Algérie «avait supprimé toutes
les barrières non tarifaires depuis la mise en oeuvre du programme d'ajustement
structurel» durant les années 1990. M. Zaâf a souligné que «pour l'adhésion de
l'Algérie à la ZALE, entrée en vigueur à compter du 1er janvier 2009, notre pays
n'avait à supprimer que ce qui restait des droits de douane en vigueur».
L'adhésion à la ZALE offre aux entreprises exportatrices à l'intérieur de cette
zone des avantages notamment en matière d'exonération fiscale. En 2007, Alger
avait demandé à la Ligue arabe de bénéficier d'une période de transition avant
cette adhésion, afin de «faire un démantèlement progressif des droits de douane
et de ne pas aborder d'une façon frontale son entrée dans cette zone».
La zone arabe de libre-échange
est entrée en vigueur en janvier 2007, avec la participation de 17 membres de
la Ligue arabe sur 22. Les pays membres ont progressivement éliminé leurs
droits de douane les uns vis-à-vis des autres. En Algérie le débat fait rage
quant à l'utilité de cette adhésion.
La Chambre algérienne du commerce
et d'industrie (CACI) voit d'un bon oeil l'adhésion de l'Algérie à la zone
arabe de libre-échange (ZALE). Son président Mohamed Chami a défendu,
récemment, la décision algérienne de faire partie de cet espace économique et commercial
arabe. «L'objectif de cette adhésion est d'avoir une disponibilité de nouveaux
débouchés pour les produits algériens», a-t-il indiqué.
Le produit algérien a, selon lui,
beaucoup de mal à se placer sur le marché européen en raison des exigences en
matière de normes de qualité et d'emballage appliquées dans ces pays. En
revanche, le FCE avait émis des inquiétudes après l'adhésion de l'Algérie à cet
espace économique, craignant une forte concurrence surtout dans le secteur
agroalimentaire. Les industriels algériens payent les droits de douane pour les
matières premières alors que les exportateurs arabes ne vont pas le faire pour
les produits finis. Conséquence: les produits seront moins chers que leurs
concurrents algériens. Un problème qui n'a toujours pas été réglé. Les
industriels ont appelé à une meilleure protection de la production nationale
sans remettre en cause l'accord d'adhésion à la ZALE. En 2008, les échanges
entre l'Algérie et les pays arabes ont été de l'ordre de 2,4 millions de
dollars. Des échanges qui profitent toutefois notamment moins à l'Algérie qu'à
ses partenaires arabes.
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Posté Le : 30/07/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Amine L
Source : www.lequotidien-oran.com