Algérie

Zoheir Rezgui en est l'éditeur : «Dounia Edition», tout un monde


Zoheir Rezgui en est l'éditeur : «Dounia Edition», tout un monde
Zoheir Rezgui est le patron des Editions Dounia. Il y est arrivé à force de persévérance dans ce métier de faire dans la production musicale. Lui a commencé dans le circuit de la distribution avant de faire l'entame de l'édition. Un vieux rêve devenu réalité depuis maintenant plus de 20 ans. Précédée par une grande expérience dans le monde du marché de la K7 notamment. Et quelle expérience, quand ce jeune homme sillonnait les quatre coins du pays pour mettre chez les disquaires des albums en cassettes audio, notamment au moment où l’art et tout ce qui s’apparentait à l’artistique, à la musique particulièrement était honnis, menacé d’extinction par les groupes armés dans ces années là de violence terroriste.Une aventure qui a pesé dans la carrière de Zoheir qui a vu faire pour suffisamment s’imprégner de ce métier pour penser à l’édition. Difficilement au début mais qui pas à pas, a réussi à assurer son cheminement au commencement timide pour se faire plus robuste par la suite, à force de volonté mais aussi d’entêtement à toute épreuve. Le sérieux en prime de son projet, ce qui va vite se faire remarquer et le bouche à oreille aidant, il va se frayer un chemin et ouvrir une belle brèche, intelligemment saisie par les artistes. Au point où les plus grands noms ont gravé leur signature dans cette boîte qui, forte de son expérience va impulser les artistes à leur début pour leur faire monter la côte, bientôt suivies par des voix inconnues et s’affirmer par la suite. D’où ce principe aujourd’hui de Zoheir de donner de la voix aux jeunes en leur offrant la chance de se lancer. Et ils sont nombreux à venir le solliciter.Et pour avoir pénétré ce monde de la musique, c’est qu’il aura fallu à Zoheir d’être un mélomane. Sa préférence a toujours été et sera pour le funky. Pour sa maison, il travaille avec tous les genres : kabyle, algérois, staïfi et raï. Les genres en vogue qui font marcher le monde de l’édition. D’ailleurs, Dounia compte près de 500 artistes qui émargent chez elle, une moyenne de 10 artistes jour. C’est ce qui révèle le catalogue de la maison bien entretenu pour encore faire parapher d’autres signatures. Beaucoup d’entre elles ont fait leur début et vu leur lancement avec ces éditions. Tel cheb Hassen, c’était en en 1998, Lotfi Double Kanon, en 1999, Allaoua qui a aujourd’hui sa propre maison d’édition,… « La plupart des artistes se sont faits connaître ici, à Dounia. Mon principe est d’encourager les jeunes talents et les nouveaux venus dans le monde de la chanson.» révèle Zoheir qui informe que parmi les anciens, il y a ceux qui viennent de renouveler leur contrat de confiance à Dounia en y éditant leur dernier album, Naïma Dziria, Zahouania, Hassiba Amrouche, Hassiba Abderraouf, Rachid Kocyla, cheb Mounir, Walid Staifi, Nabil Rostom… entre autres : «Je suis la cadence de la demande, selon ce que le marché exige» ponctue cet éditeur.Mais il relève ces difficultés de parcours inhérentes au piratage incontournable et les sempiternelles reprises sur Internet, d’où les téléchargements tous azimut. Une vraie hécatombe qui nuit aux maisons d’éditions. «On en est à l’époque du jetable. Il faut croire que les consommateurs de musique préfèrent acheter au moindre prix, même s’ils doivent jeter par la suite»C’est dans l’air du temps. Une offense à ce métier où il n’y a pas que les bonnes volontés, à en croire les artistes eux-mêmes qui ne se font pas tendres avec les éditeurs. Zoheir qui malgré les exigences du marché a cette audace de donner leur place aux tous nouveaux venus. Car, lui, n’oublie pas par où il est passé quand au plus risqués de cette décennie noire, il acheminait les produits à travers le territoire national, dans les années 1990, pour alimenter les détaillants en K7. Un long périple qu’il n’est pas prêt d’oublier. D’ailleurs, las de ces entraves qui font gagner à d’autres de l’argent illégal par le biais du marché parallèle, nourri par les internautes et le piratage à tout va, Zoheir abandonnera le terrain pendant 6 bonnes années. Il reprend en 2005, non sans cette nostalgie, du produit fait en K7, impossible à pirater, sinon en quantité infime par un autre éditeur. Et puis pour la robustesse du produit, d’une durée de vie plus longue que celle du CD Rom.
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