Zitouni et ses frères, ces oubliés

Invité de nos confrères de Dzair-tv, Rachid Mekhloufi a fait une révélation selon laquelle Mustapha Zitouni, durant les derniers mois de sa vie, a été pris en charge par son ex-coéquipier de l'AS Monaco et ex-international français, Jean Djorkaeff.Il est quand même désolant et regrettable d'apprendre que l'un des héros de la révolution algérienne a fini dans l'anonymat et qu'il n'a pas bénéficié à la fin de sa vie de l'aide de ses compatriotes.Zitouni, pour bien rappeler son parcours, était titulaire au poste d'arrière central de l'équipe de France qui s'apprêtait à disputer la Coupe du monde de football de 1958 en Suède.Alors qu'il était promis à un grand avenir, il avait décidé de lui tourner le dos pour se mettre au service de l'Algérie combattante et de son équipe représentative, celle du FLN.Les responsables politiques algériens de l'époque ne s'étaient d'ailleurs pas trompés en le contactant en premier car ils savaient que s'ils obtenaient l'accord de celui qui devait jouer la Coupe du monde avec l'équipe de France, ils n'auraient aucune peine à convaincre les autres joueurs évoluant en France.L'histoire raconte que l'illustre Alfredo Di Stéfano, alors gloire du Real Madrid et du football mondial, avait tenté de faire venir Zitouni au club madrilène. Ce dernier avait poliment décliné l'offre lui indiquant qu'il «jouait dans la plus belle équipe du monde, celle du FLN».Chez nous, les sportifs, aussi glorieux qu'ils soient, semblent avoir peu de valeur aux yeux des responsables du pays. Connaissez-vous des stades ou des salles sportives qui portent le nom d'un grand sportif 'Selon ce que l'on sait, il n'y a que la salle Mokhtar Arribi d'El Biar et le stade Boumezrag (du nom du coordonateur de l'équipe du FLN) de Chlef à faire exception.Que de grands noms de la glorieuse équipe du FLN sont partis à jamais et ont été rayés de la mémoire collective.On ne sait même pas si ce très haut fait politique, à savoir la création de l'équipe du FLN et la manière dont les joueurs ont gagné Tunis en 1958, est enseigné dans les écoles algériennes. Il serait peut-être temps de corriger cette erreur.