Zitouni et l'identité algérienne

Démystification. De Saïda où il était en visite, lundi dernier, notre ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, a annoncé d'importantes mesures prises par son département. Il y a d'abord le recensement, pour la première fois, des crimes commis par le colonisateur français depuis qu'il a mis les pieds sur le sol national, en 1830, jusqu'à l'indépendance. Pour ce faire, un accord est intervenu entre le ministère et des historiens et des chercheurs. C'est une entreprise de grand intérêt national qui recadre les débats que certains ont voulu confiner, non sans arrière-pensées, à la «guerre d'Algérie». Pas n'importe comment. En mettant l'accent sur tout ce qui peut altérer la noblesse, la dignité et le sacrifice suprême des moudjahidine en les présentant uniquement dans des intrigues et des dissensions entre eux. A les écouter, les Algériens auraient déclenché la guerre non pas contre l'occupant, mais pour s'entre-tuer. Même le chiffre d'un million et demi de martyrs est un nombre considéré exagéré, par ces mêmes milieux. Quand le recensement sera achevé, il est plus que certain que le chiffre des victimes, durant 132 années d'occupation, sera nettement plus important. Ensuite, il y a les documents et les preuves que le ministère a rassemblés sur les 2 000 Algériens disparus, durant la guerre de Libération nationale, dans les camps et les centres de torture. Enfin, le ministre a mis en garde «contre l'existence de parties étrangères à l'autre rive qui tentent d'altérer l'identité algérienne, son histoire, le message de chouhada, de moudjahidine et de la Révolution du 1er Novembre, à travers l'écriture de l'histoire à leur guise». Il s'agit, on l'aura compris, de ces historiens français qui se dépensent sans compter pour nous faire avaler une version de notre histoire préfabriquée par eux. Hypocrites, ils sont plus dangereux qu'un Bernard-Henri Lévy qui déclare avec culot et publiquement que «l'Algérie est un pays juif, de culture française». Lui n'est pas historien, mais le bras armé du sionisme international. C'est pourquoi il n'avance pas masqué. Par contre, ceux dont parle Zitouni, font tout pour gagner notre confiance alors qu'ils ne sont que la partie «light» de BHL. Avec les mêmes buts. Si le ministre en parle aujourd'hui, eux existent depuis des décennies au cours desquelles ils ont pu tisser leur réseau chez nous. Il suffit que nos historiens occupent plus régulièrement le terrain médiatique en langue nationale et en langue française pour donner au message la plus grande portée possible et protéger notre identité et notre intégrité territoriale. Notre histoire, la nôtre. Ecrite par nous et pour nous. Pour protéger nos enfants. Nos petits-enfants. Et toutes les générations à venir!