Algérie

Zitni n'zidek !


Zitni n'zidek !
Ça se passe à nos frontières, aux frontières du bon sens. C'est quand l'Afrique ne rimait qu'avec le fric. Ça se passait, donc, chez nous autres. C'est l'histoire d'un administrateur qui avait les bagages de l'école au temps où cette dernière avait son «E» majuscule. C'est une anecdote que nous racontait «si Mostfa» qui connaît notre pays et ses voisins sur le bout des doigts.Notre administrateur, en charge de la ville et de l'urbanisme, très pointilleux, organisé efficacement, s'est vu, un jour, recevoir le chaouch, planton d'un responsable, lui demandant un «milef». Mais c'est quoi encore s'est-il demandé, ce «milef»… C'est un dossier, lui apprend-on. «Je dormirai moins ignorant, s'est-il dit, heureux d'apprendre un nouveau terme». Il s'exécute donc. Les fiches bien classées, les archives soigneusement rangées, à peine s'il n'avait pas mis une paire de gants chirurgicales, pour remettre, au planton du haut responsable, le dossier-milef qui intéressait le haut responsable.Dans cette contrée à nos frontières, aux frontières du bon sens, à toute heure, chaque occasion était bonne pour s'offrir un thé accompagné de quelques beignets. C'était la tradition. Du sfenj sortant directement d'un zit qui lubrifiait toute une tradition. C'est autour de ce cérémonial que le dossier a été consulté par le haut responsable (j'allais dire responsale), avant d'être retourné à notre administrateur. Ce dernier ne reconnaissait plus les documents sortis de son bureau. Le dossier milef avait-il été utilisé comme emballage à beignets ' Tellement il baignait dans les traces grasses, grâce à la grâce d'une manipulation de sfanjia.Malade ! il en est devenu malade. Alité. Une semaine. Ses collaborateurs lui rendent visite… jamais les mains vides. Tradition oblige. Quelques beignets chauds… «ouach bik chikh ' Silence. Motus. Soukout… «Reprenez votre sfenj… depuis que le dossier est devenu milef, koulchi tlef». Le bruit s'arabise, depuis, on ne dit plus qu'un élève a eu un zéro en éducation civique, mais une sfenja… ou zit ou zid…


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