Algérie

Zina Faradji



Zina Faradji
C'est en sa maison, située à la cité Tabeg, en plein centre-ville de Bordj Omar Driss, la porte du Tassili n'Ajjers, à 700 km au nord d'Illizi, que Zina Faradji, présidente de l'association culturelle Tabsit, nous a invité à assister à l'heure la plus cérémonieuse de sa vie quotidienne en cette saison estivale. C'est l'heure du lait? Akh, le lait en tamahaq, qui occupe une place majeure dans l'alimentation des habitants de Bordj Omar Driss, anciennement Temassinine. Et, comme dit l'adage targui «aman iman, akh issoudar» (l'eau c'est la vie, le lait la survie).BarattageSes différentes utilisations alimentaires et en médecine traditionnelle constituent un savoir-faire patrimonial féminin par excellence. Le lait guérit. «Yssifer y fad Yassifer y laz et yenfa taroughi», dit Mme Zina toute en commençant le barattage du lait au moyen d'un ikchir wan akh, ou encore tagiwirt, (chekoua, en arabe), soit une outre en peau de chèvre, suspendue par deux cordes, sur un support qu'elle agite et balance en cadence pendant presque une demi-heure.«At'ssendou hik» (j'agite vite), dit-elle en souriant, «car, en principe, cette opération doit avoir lieu le matin de bonne heure, mais la chaleur de ces jours ne le permet plus, elle dilue la matière grasse du lait». A la fin du barattage, Zina demande à sa fille, Oum El Khir, de ramener de l'eau froide que l'on ajoute à l'intérieur d'ikchir pour abaisser la température et faciliter la formation de tessendeut (zebda).ImjarenLe lait est ensuite versé dans un pot en bois appelé tazawett, posé par un support en bois appelé tasseskart. Tazawett possède un couvercle appelé issawssaw. Ensuite, Zina commence à extraire oudi (le beurre) à l'aide d'une tassoukelt, une petite cuillère : «Comme vous voyez, le lait est devenu net et toutes les impuretés (ak haret) ont été piégés par oudi qui sera cuit par la suite avec une plante appelée aynesis (ouezouaza, en arabe) pour le purifier», explique-t-elle. Signalons que le lait est servi aux imjaren (hôtes) dans un pot en bois appelé akembis que l'on remplit à partir du tazawett à l'aide d'une grande cuillère en bois appelé assilkaw, ou encore taghayhat. «Wagh akh wanit», dit-elle.


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