Président du Zimbabwe depuis 27 ans, avec les conséquencescatastrophiques de ce long règne que l'on connaît sur la situation de son pays,Robert Mugabe s'accroche encore au pouvoir, quitte au prix d'une guerre contreson peuple. Qui peut croire dans ces conditions que l'élection présidentielleprévue pour le 27 juin ne sera pas une farce électorale ? Certainement pasl'opposition au régime Mugabe, dont le chef et candidat à cette élection a prisdimanche la décision de s'en retirer.
Robert Mugabe «remportera» donc par défaut cette élection, àmoins que ses derniers amis sur le continent africain, le président sud-africainMbeke et celui du Mozambique, parviennent à ledissuader d'aller au bout d'une farce qui se transformera inéluctablement entragédie.
Mais le vieux dictateur semble faire la sourde oreille àtoute alternative ou arrangement autre que son maintien et celui de son régimeau pouvoir dans le pays. Il fait montre de l'entêtement propre à tous les dictateurs,d'autant, selon les observateurs, qu'il est poussé à cette attitude par lesfaucons du régime, militaires et civils qu'effraie une probable victoire ducandidat de l'opposition. Pour certains de ces observateurs, Mugabe est devenuune marionnette entre leurs mains. Il s'agite sous les projecteurs, mais cesont en fait ces faucons qui gouvernent dans l'ombre. Cela n'absout en rienMugabe du crime antidémocratique qui se commet au Zimbabwe.
Le Président zimbabwéen a été un authentique héros ducombat anticolonialiste. Il a ruiné le capital estime que son peuple et toutel'Afrique lui ont manifesté à son arrivée au pouvoir après l'indépendance dupays, parce qu'il a non seulement conduit le Zimbabwe à la catastropheéconomique, mais aussi bâti une dictature qui est une des hontes du continent. Ace bilan, il n'est plus question de chercher l'excuse de la main étrangère.
Les ennemis du Zimbabwe sont clairement Mugabe et sonrégime fossilisé dont les responsables n'ont plus qu'une obsession: conserverles fermes les plus productives de l'ancien jardin de l'Afrique australe dontils se sont accaparés, sous le prétexte d'une réformeagraire réparatrice de la spoliation à laquelle le système colonialistebritannique a donné lieu.
Alors que le Zimbabwe a sombré dans une dictature ubuesqueet sanguinaire, l'Union africaine n'ose pas dire à Mugabe que «trop c'est trop».Elle s'est contentée de déplorer la situation. Comment dans ces conditions lacommunauté internationale peut continuer à faire foi dans les engagements prispar les dirigeants africains d'amender leurs gouvernances et de guider leursEtats vers plus de démocratie ? Ce qui se passe à Harare est l'anti-Nepad en démonstration, sans que cela n'émeuve autrementses initiateurs.
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Posté Le : 24/06/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Kharroubi Habib
Source : www.lequotidien-oran.com