Algérie

Zidane face à une campagne médiatique



La presse espagnole fait ses gros titres sur ce passage à vide du Real de Madrid. Zidane en toile de mire : «Inexplicable», a écrit Marca, «Sans but, sans chance, sans explication», a écrit AS, «En crise», inscrit dans le Mundo Deportivo.Un peu partout en Europe, la chute du double champion d'Europe en titre, s'est affichée à la une des journaux. Symbole de cette impuissance, poursuit France 24. Cristiano Ronaldo la star du club, est le coupable idéal. «Le crash blanc (couleur du Real) est fondamentalement l'effondrement de Cristiano et par extension de toute la BBC (Bale-Benzema-Cristiano), un trident mort, il y a plusieurs mois sans que personne ne s'en rende compte», a tranché la plume du journal catalan Sport, Ernest Folch. «Madrid a commencé à être en retrait parce que Cristiano jouait moins ; puis, parce que quand il est revenu, il n'a pas marqué», renchérit son homologue d'AS, Alfredo Relano, qui souligne «un désenchantement notable» ; «Zidane a choisi les hommes habituels. Et il semble que c'est avec eux, qu'il a décidé de sombrer», rumine la Gazzetta dello Sport. La volonté de l'entraîneur de ne pas recruter cet hiver passe mal. «Madrid a besoin de recomposer son attaque. On ne peut pas se contenter des excuses de Zidane», cingle ainsi le chroniqueur de Marca, José Vicente Hernaez. La belle histoire d'amour entre l'homme et le club ne semble pas s'essouffler. Elle demeure la plus belle histoire, elle est la référence dans divers clubs européens. Le Real de Madrid fait, certes, face aux mauvais vents mais il est loin d'être au bord de l'asphyxie. On dit que «Zidane est un roi sans couronne», une équipe en déroute... Des titres et des commentaires qui ne lui font pas peur, encore moins aux supporters de ce grand club. Une histoire que des millions de supporters du football du monde entier suivent avec patient. Parce que le Real de Madrid est une école pour quelques observateurs et pour d'autres, elle pourrait l'être. Il reste que c'est un nom qui résonne parmi les grands clubs. Ces courants d'air qui viennent soulever une poussière n'arrivent pas à aveugler ses acteurs ni à les désorienter. Avec un match en moins, 16 points de retard, le Real s'affiche 4e au classement. Ce qui signifierait, selon les experts, que Zidane ne peut espérer le titre, et la faute serait à l'irrégularité de ses gladiateurs. A cette avalanche de critiques, il réagit : «Je vais régler le problème. Je suis responsable et je vais m'en charger. Parfois nous jouons bien pendant les 90', mais nous ne parvenons pas à le faire avec régularité», (source : Maxifoot). Il poursuivra : «C'est vrai que notre adversaire a bien pensé, et nous n'avons pas bien joué comme nous le devons. Nous devons avoir plus confiance en nos possibilités. Nous ne devons pas seulement jouer bien 90' mais pendant un, deux, trois, quatre matchs... Et nous l'avons jamais fait». Pour l'heure, il ne veut pas chambouler son effectif et ce dans la perspective de relancer la machine madrilène : «Pour le moment, je ne veux personne. On verra ce qui va se passer d'ici le 31 janvier, mais je suis content de mon effectif». Il est conscient du match capital qui l'attend face au PSG dans le cadre des 8es de final. Il jouera une carte qui lui servira de réponse à ceux qui estiment qu'il est en train de perdre du terrain. C'est une rencontre qui claironne déjà comme un oral de rattrapage tendu où l'échec n'est pas permis. Enfin, la Coupe du monde qui arrive à grandes enjambées serait, peut-être, la dernière pour les Marcelo, Ronaldo, Modric et autres Ramos qui risqueraient de voir souffler leur dernière bougie dans ce sport qui les a propulsés au septième ciel. Cette échéance pèserait déjà dans leurs esprits. «Ce qui n'est pas sans conséquence sur le plan des performances... Ils ont tout gagné en club. Mais en sélection, certains cultivent une frustration, à l'image de Marcelo, témoin impuissant du 7-1 infligé au Brésil en 2014 par l'Allemagne, ou du glouton Ronaldo qui rêve de ramener la Coupe du monde au Portugal deux ans après l'Euro.» Les médias pensent que «les rois de l'Europe ne sont pas devenus des valets au style insipide en l'espace de quelques mois... Tout n'est pas à jeter dans le jeu déployé par les Merengue. Ils ont gagné le Mondial des clubs en décembre dernier avec un Luka Modric au sommet de son art». Ce réalisme quasi scientifique qui faisait la force de ce Real Madrid s'est-il réellement transformé, aujourd'hui, en impuissance pathologique ' Comme le décrit un journal. Zidane ressemble de plus en plus à un roi sans couronne. Sa situation actuelle dégage quelque chose de clivant et d'excitant. «Il a été une légende crampons aux pieds, au firmament, l'égal des plus grands en football.» Aujourd'hui, les plus avertis se déchaînent et cherchent à lui ôter ce qu'il a bâti comme réalisations. Pour eux, Zidane n'est plus ce monstre du banc invincible, il est surarmé de joueurs de classe mondiale. «Le pain noir que doit manger Zizou en ce moment fait partie intégrante de la panoplie de sa profession. Tous les coachs sont secoués un jour par ce type d'orage, Pep Guardiola comme Pascal Dupraz. L'humilité de Zidane a été un outil pour bâtir sa gloire. Nul doute qu'il affronte cette situation inconfortable avec cette approche saine et modeste qui le caractérise. Maintenant c'est foutu pour le titre, et c'est difficile pour eux de se battre à 200% pour quelque chose qui est perdu. Mais je suis convaincu qu'ils vont se remobiliser en Ligue des champions et qu'ils seront un adversaire sérieux pour le PSG. S'ils veulent sauver la saison, c'est la Ligue des champions», a analysé l'ancien coéquipier de Zizou en sélection, Bixente Lizarazu, dimanche dans l'émission «Téléfoot».


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