ZIANYA, EL-HADJ-MAHMED-BEN -ABDERRAHMAN-BENABOU-ZIAN
(Mort le 10 ramadan 1145. — 24 février 1733 de J.-C.)
Si Mahmed-ben-Abderrahman-ben-Abou-Zian, plus connu sous le nom de Mouley-Bouzian, naquit, vers le milieu du XVIIe siècle de notre ère, d’une famille de Cherfa fi xée à l’embouchure de l’oued Draâ. Il étudia d’abord à l’Université de Fez ; mais il fut chassé de cette ville par ordre de l’empereur à qui il avait été représenté comme possédé du démon et magicien. La vérité, dit la légende, c’est que Dieu avait fait pour lui un miracle, en faisant couler de son kalam (roseauplume) l’huile qu’il devait payer pour sa quote-part, comme salaire de son professeur.
Mouley-Bouzian se réfugia alors au Tafi lalet, auprès d’un saint homme nommé Embarek-ben-Abdel-Aziz, lequel était moqaddem des Nacerya; il prit le dikr de cet ordre, et, quand il n’eut plus rien à apprendre de son maître, il partit dans la direction de La Mecque, et séjourna plus ou moins longtemps auprès des personnalités religieuses qu’il rencontra sur sa route.
Chemin faisant, il édifi a les gens par sa piété sincère et sa grande perspicacité tant dans les choses humaines que dans les choses de Dieu. A La Mecque il fut favorisé de visions extatiques, de révélations surnaturelles, et il reçut le don de Kerama ( ), c’est-à-dire le pouvoir de faire des miracles.
Lors de son retour au Caire, à Tripoli, à Tunis, « la lumière qu’il répandait autour de lui était tellement resplendissante que de tous côtés les fi dèles lui demandaient la grâce d’être initié par lui au dikr des Chadelya. » Cédant à leurs instances, il créa, sur ces divers points, des khalifa ou des moqaddem ; ceux-ci ont fait souche de petites congrégations locales qui, aujourd’hui, l’invoquent comme un saint de leurs chaînes et se servent de son nom pour demander des ziara.
Au lieu de rentrer dans son pays, il s’arrêta chez les Doui-Menia, non loin de l’oued Guir, au lieu dit Kenadsa, où il fonda une zaouïa qui est devenue le centre d’un ksar important. De nombreux disciples vinrent bientôt se grouper autour de lui, jaloux de s’instruire et de participer à sa baraka. Quand sa réputation fut bien établie et son enseignement assuré par ses élèves, il entreprit dans le Sahara de grandes pérégrinations qui achevèrent d’étendre et de grandir son influence. Cette infl uence personnelle, « aussi bien que les pouvoirs surnaturels dont Dieu l’avait gratifi é », Mouley-Bouzian les employa, sa vie durant, à terrifi er et à châtier les voleurs, bandits et coupeurs de route, qui de son temps infestaient le Sahara.
Posté Le : 01/01/2009
Posté par : hichem
Ecrit par : MARABOUTS ET KHOUANS PAR Louis RINN, 1884
Source : www.algerie-ancienne.com