Algérie

Ziama Mansouriah : il était une fois dans l'oued



Ziama Mansouriah : il était une fois dans l'oued
Une crique de sable orangé, desgorges verdoyantes, des grottesnaturellement climatisées : la cornicheentre Béjaïa et Jijel à cette époque del'année est un repère pour les famillesen quête de baignade et d'un endroitfrais pour pique-niquer Oued Dar El Oued. Ziama Mansouriah. Pourles amoureux de la nature, les gorges verdoyantesqui se cachent sous ce nom pittoresque sont, sansnul doute, parmi les plus beaux sites naturelsd'Algérie. Mer, montagne et rivière se conjuguentsous un ciel bleu d'azur et un soleil comme seulel'Algérie sait en offrir pour donner l'un des plusbeaux chefs-d'oeuvre de la nature. Une natureencore sauvage, comme en témoignent lesnombreux singes qui peuplent les abords de larivière. Il y a encore quelques années, l'endroitdonnait froiddans le dos duv o y a g e u rp r e s s é q u iempruntait laR N 4 3 .Aujourd'hui,tout le mondeprofite de lafraîcheur del'eau, de lacaresse desvagues. Laplage grouillede monde etles abords dela rivière, toutl e l o n g d e sgorges, sont pris d'assaut par de très nombreusesfamilles. Malheureusement, cet afflux massif detouristes et l'incivisme désormais légendaire del'Algérien génèrent une grande pollution. Dessachets et des bouteilles en plastique ainsi quetoutes sortes de détritus sont semés sur le passagepar des estivants visiblement très peu sensibilisésà la préservation de ce sanctuaire de la nature.Parallèlement à l'ancien viaduc construit dutemps de la France, un nouveau pont enjambe larivière et relie la route au nouveau tunnel. En bas,à l'embouchure de l'oued, une digue en terre a étéréalisée pour permettre le passage d'une rive àl'autre. L'eau de la rivière stagne désormais dansune mare verdâtre où surnagent des dizaines debouteilles en plastique. La route a récemment étéélargie et tapissée d'une confortable couche debitume. Le nouveau tunnel de Dar El Oued a étéouvert à la circulation et il n'y a plus cesencombrements cauchemardesques qui faisaientrôtir le pauvre automobiliste coincé dans sonvéhicule comme un poulet au four. Seul problèmeà présent : les nombreuses vaches qui disputentl'asphalte et le sable des plages aux touristes. Avoir tous ces bovidés se balader nonchalammentoù bon leur semble, on se croirait en Inde.Renseignement pris, il s'agit d'une habitude quede laisser ses vaches et ses veaux paître librement.Les animaux ont par la suite pris le pli de serapprocher des endroits fréquentés par leshommes dont les habitudes de gaspillage et deg l i g e n c e l e su r r i s s e n tgrassement étécomme hiver.e s A f t i sMagnifique petitecrique et plage desable orangé. Unevraie bizarrerie denature que cesable de couleurorange que l'ondirait peint par unartiste un peu déluré. Beaucoup de monde. On semarche sur les pieds. Au bout du grand virage enfer à cheval qui dessine la crique des Aftis, l'oeilpeut embrasser d'un seul coup toute la corniched'or jusqu'à Bougie qui se devine à peine dans leflot de lumière et de brume qui brouille l'horizonlointain. Un spectacle vivant tant la mer et lamontagne jouent continuellement à se mêler et àse séduire. A l'heure du déjeuner, il est difficiled'échapper au sempiternel et douteux fritesomelettesi on n'a pas pris ses précautions enprévoyant des provisions de bouche. Les bonnesenseignes n'ont pas pignon sur rue par ici commesur toute la côte. Les gargotes, bouis-bouis etautres cabanes de roseaux sont la règle plutôt quel'exception. Dans les gorges de Oued Dar ElOued, il est difficile de trouver une place destationnement. Beaucoup de voituresimmatriculées à Alger et Sétif. Les parkingsaffichent complet aussi bien sur la route que surl'unique plage du coin. Fuyant la canicule, descentaines de familles ont pris d'assaut les gorgesà la recherche d'un peu de fraîcheur. Lafréquentation de l'endroit a changé suivant lesmutations sociopolitiques du pays. Dans lesannées 1970 et 1980, l'endroit était le repaire dela gauche algérienne, des artistes et intellectuelsqui y organisaient des camps d'été. Ce fut ensuitele tour des islamistes d'y organiser les leurs.Entraînements paramilitaires et endoctrinementles pieds dans l'eau. Aujourd'hui, plus decamping sauvage. La famille algérienne y vientpour la journée. Le jeune idéaliste qui venait ici ily a une dizaine ou une vingtaine d'années estdevenu papa. Il a une voiture neuve, une femme,des enfants et une sainte horreur de la nudité. Iltraîne le panier de victuailles, la chaise de plage,femme et enfants pour se chercher un peud'ombre et déjeuner en paix. Seuls les enfants sebaignent à la plage comme à la rivière. LesGrottes Merveilleuses ont été rouvertes au public.De longues processions humaines se sont forméesdevant l'entrée où des agents du Parcnational de Taza montent la garde.Tout autour, des vendeurs desouvenirs et de colifichets ontdisposé leurs marchandises à mêmela terre dans une joyeuse pagaille.Les inévitables vendeurs d'épis demaïs grillés font de bonnes affaires.Une grande partie des superbesforêts relevant du Parc national deTaza a brûlé cette année encore. Lesbeaux reliefs boisés ne sont plus quecendres et charbons. Un dernier petittour dans la ville de Ziama, trèscalme et étrangement dépeuplée.Direction le charmant petit port depêche de la localité. Il offre lapossibilité de longues promenadesle long des quais avec une vueimprenable sur l'une des plus bellescorniches du monde. Fin de lajournée et de la visite. Décidément,Ziama a beaucoup d'atours pourséduire et retenir dans ses bras lesamoureux de la nature.


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