A la station de taxis du rond-point de Ziadia, sur
les hauteurs de la ville de Constantine, la tension est montée d'un cran
vendredi dernier entre les taxieurs réguliers et les
fraudeurs.
Quelques-uns des 80 taxieurs qui desservent
cette station, à partir de la rue Chitour, ont fait
part de leur ras-le-bol en expliquant « que les fraudeurs leur enlèvent le pain
de la bouche ». Ces derniers, disent-ils, ne cessent de squatter à longueur de
journée la station en question, de sorte qu'eux, les réguliers, ne trouvent
plus ni de place où garer leurs véhicules, ni de clients à prendre en charge. Pire
encore, ont-ils affirmé, lorsqu'ils tentent de protester, ils sont menacés de
violence physique et copieusement insultés par les fraudeurs.
«Hier matin, un de nos camarades a failli être tabassé par un groupe de
fraudeurs parce qu'il a tout simplement protesté contre leur présence
irrégulière dans cette station réservée aux taxis réguliers», dira l'un d'eux.
A la suite de l'incident, les taxieurs ont
observé un sit-in devant la maison des syndicats Abdelhak
Benhamouda, refusant carrément de desservir la
station du rond-point et demandant aux membres du bureau de wilaya de leur
syndicat, l'Union nationale des chauffeurs de taxis (UNACT), de régler ce
problème avant que la situation ne s'envenime avec les fraudeurs et qu'elle
n'aboutisse à des affrontements violents parce que beaucoup de leurs confrères
menacent d'organiser une expédition punitive contre ces intrus.
«Nous nous sommes immédiatement rendus au 12e arrondissement de la Sûreté urbaine de Ziadia où nous avons exposé la situation au commissaire. Ce
dernier nous a promis qu'il allait prendre en charge le problème », nous a
déclaré un membre du bureau de l'UNACT, M. Bachir Bousbaa, en ajoutant que
son syndicat va saisir les autorités locales par écrit afin, a-t-il dit, de les
alerter sur le danger de la situation et leur demander de mettre un terme à ce
phénomène qui perdure.
Hier matin, à la station de taxis du rond-point de Ziadia,
il n'y avait pas de fraudeurs et les taxieurs étaient
satisfaits. Mais ce n'était qu'un calme relatif : puisque rencontrés quelques
dizaines de mètres plus loin, à la cité Emir Abdelkader, des fraudeurs semblent
ne pas abandonner la partie en baissant les bras devant ce qu'ils appellent «le
diktat des taxieurs». «On se demande pourquoi on nous
empêche de travailler puisque nous rendons d'immenses services aux usagers qui
font face au diktat de certains de ces taxieurs. Figurez-vous
que ces derniers refusent de les conduire au centre-ville alors qu'ils sont là
pour ça, et leur disent que leur course s'arrête devant le centre hospitalo-universitaire
(CHU)», nous ont expliqué des fraudeurs.
Interrogé à ce propos, M. Bousbaa a reconnu que
ce phénomène existe et a promis que son syndicat va prendre les mesures qui
s'imposent pour obliger les taxieurs de la station à
respecter le cahier des charges et cesser leurs pratiques condamnables.
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Posté Le : 05/06/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : A Mallem
Source : www.lequotidien-oran.com