Algérie

Zeroual



Zeroual
Zeroual est intervenu. L'ancien Président a, pour la première fois, publiquement exposé ses critiques vis-à-vis de l'action politique de Bouteflika. Il lui dresse un bilan ruineux, au regard des progrès politiques auxquels le pays est en droit de prétendre du fait de son Histoire et des aspirations de son peuple : pour l'ancien chef d'Etat, l'amendement de l'article 74 de la Constitution "relatif à la limitation des mandats présidentiels à deux" a constitué un acte de régression "sur le chemin de la démocratie" ; il reproche au pouvoir actuel d'avoir érodé les contre-pouvoirs, de ne pas s'être embarrassé du "principe de transparence dans l'administration des affaires publiques" et de ne pas avoir favorisé "l'exercice des libertés individuelles et collectives" et "la primauté du droit et de l'équité de la justice", gages de bonne gouvernance et antidotes des abus et de la corruption.Mais, au-delà de la noirceur du tableau qu'il dresse du règne du régime Bouteflika, c'est l'urgence de la situation qui inquiète Zeroual : "Il faut se garder de sous-estimer la situation actuelle et de penser que la manne financière peut, à elle seule, venir à bout d'une crise de confiance structurelle. Même fondé, l'étalage des statistiques et des bilans chiffrés à l'adresse d'une opinion nationale exsangue n'est pas pour convaincre son scepticisme exacerbé, ni de nature à contenir l'effervescence citoyenne que connaît actuellement la scène politique nationale", prévient-il. Outre le fait qu'il rappelle que l'argent ne suffira peut-être pas à faire le bonheur du pouvoir, il estime que le Président sortant ne remplit pas "les conditions" constitutionnelles et éthiques "liées à l'exercice de la fonction".Pour l'ancien chef d'Etat, "la Constitution, la cohésion nationale et l'unité des forces armées de la République constituent les piliers qui portent l'Algérie". Or, la Constitution actuelle n'est pas génératrice de solidarité intergénérationnelle, le devoir de mémoire, "source intarissable qui doit invariablement inspirer le peuple algérien", est bafoué et "une regrettable" diatribe a ouvert la porte à "la fragilisation" de "l'appareil national de défense et de sécurité".Au bout de l'alarmant constat, Zeroual préconise que le prochain mandat soit un "mandat-transition" durant lequel il faudrait reconstituer un "consensus" pour "une nouvelle république". La recommandation est assortie d'un plaidoyer pour le vote, "moyen pacifique" pour exprimer ses choix, "devoir national" et "valeur" dans la construction démocratique : pour enrayer la menace qui pèse sur la stabilité du pays, il nous demande de voter, dans les conditions non démocratiques imposées par le pouvoir !Au-delà du constat, déjà établi, que l'ancien Président confirme, il n'est de message concret dans son communiqué que celui de l'apologie du vote. Mais, en termes de perspective politique, Zeroual ne nous explique pas comment le prochain quinquennat se transformera en mandat-transition pour une "nouvelle république"... "indépendamment de ce qui doit résulter du scrutin du 17 avril prochain".M. H.musthammouche@yahoo.frNomAdresse email




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)