Algérie

Zéro marketing



Zéro marketing
Non seulement le pouvoir veut imposer le candidat du statu quo en dépit de l'opposition et du bon sens, en plus il semble incapable de produire le marketing nécessaire pour vendre un produit repoussant. Lamentablement, le pouvoir est aujourd'hui impuissant à rallier les Algériens à sa cause, même pas par la qualité de l'emballage, faute de convaincre par la force du projet qu'il propose à la société et la valeur des hommes qu'il choisit. Et les inquiétudes vont crescendo. Elles sont effrayantes d'autant plus qu'elles ont été amplifiées par trois semaines de campagne qui ont fini par produire des résultats contraires aux objectifs, c'est-à-dire attiser la colère à l'égard des symboles du pouvoir et rebuter des couches sociales demeurées jusque-là sans a priori politique.L'élargissement du front du rejet est inversement proportionnel à la décadence du pouvoir et de son discours qui tombe fatalement dans la vieillesse, frappé de cécité et de sénilité. Comment expliquer, sinon, cette persistance à ne pas voir que le présent et l'avenir du pays sont sombres, un constat partagé à l'unanimité ou presque, y compris par des personnalités qui font ou ont fait partie du pouvoir à l'instar de Mouloud Hamrouche, Sid Ahmed Ghozali et Liamine Zeroual.Même des voix, que l'on entend peu ou rarement, se sont exprimées pour alerter sur l'option suicidaire du 4e mandat. La dernière sortie est celle de Maâmar Benguerda. L'ancien ministre des Affaires sociales et du Travail commence par soutenir que derrière la candidature de Bouteflika, c'est le système qui veut assurer sa pérennité. «C'est un véritable hold-up de la souveraineté populaire», a-t-il dit. Selon lui, il y a péril en la demeure, tout le contraire de l'antienne «tout va à merveille» reproduite infiniment par les partisans du 4e mandat.Croyant utiliser un adoucissant pour faire passer la pilule du 4e mandat, le pouvoir a échoué en dépit des moyens colossaux, dignes d'une superproduction hollywoodienne, dont il dispose. Les moyens de l'Etat d'abord, auxquels s'ajoutent les milliards sonnants et trébuchants des patrons d'industrie et ceux de l'informel.Mais l'échec est patent. Le nombre de meetings annulés et l'inconsistance, voire le ridicule quasi affligeant chez les ténors pro-Bouteflika renseignent sur la maladie du pouvoir. Belkhadem, Ouyahia, Saadani et même Sellal l'ont vérifié à leurs dépens dans plusieurs régions du pays. Tous ont été chahutés, insultés, chassés ou interdits parfois, comme ce fut le cas à Béjaïa et à Batna. Et là où le show donnait l'impression d'être réussi, il y avait assurément triche, avec des populations payées ou ramenées de très loin pour remplir les salles. Procédé au demeurant vulgaire, à l'image de ce passage en force du4e mandat imposé sans souci des formes.




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