Zerhouni revient sur les conditions d’ouverture des frontières avec le Maroc

«Ce n’est pas nous qui avons fermé les frontières» L’ouverture des frontières entre le Maroc et l’Algérie est revenue au-devant de la scène... Le Maroc a souhaité ouvrir les frontières en avançant l’argument de la «normalisation des relations entre les deux pays», mais l’Algérie ne serait pas prête à le faire, en tout cas pas dans les plus brefs délais. Dans une déclaration faite à la presse, hier, en marge de l’ouverture de la session de formation au profit des présidents d’APC, organisée à l’Ecole nationale d’administration, le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Mohamed Yazid Zerhouni, a rappelé que le problème de la circulation des personnes entre les deux pays «ne peut être dissocié d’une approche globale de ce que nous voulons faire de notre Maghreb». Sans pour autant opposer un niet catégorique, «ce qui n’est pas dans les prérogatives du ministère de l’Intérieur», Yazid Zerhouni a tenu à rappeler que «l’initiative de la fermeture des frontières n’est pas venue d’Alger». Le ministre devait aussi souligner que «tous les citoyens maghrébins sont pour une démarche unitaire, cohérente et complémentaire» en précisant toutefois qu’il y a nécessité de voir avant «quels sont les mécanismes les plus appropriés» pour cette entreprise. Parmi les conditions que pose l’Algérie, le ministre parle de la nécessité de faire barrage à la contrebande, au trafic de drogue, en renforçant la sécurisation des frontières. Depuis que la frontière terrestre a été fermée par les Marocains en 1994, à la suite d’un attentat terroriste attribué au GIA, les relations entre les deux pays ont connu un tassement. Le Maroc devait ensuite appeler incessamment à sa réouverture et l’Algérie a toujours répondu par une fin de non recevoir. Dans un entretien accordé récemment à l’agence Reuters, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, déclarait que cette réouverture est liée aux conditions qui ont précédé sa fermeture et qu’»elle interviendra lorsque seront levés tous les obstacles qui l’empêchent actuellement». Tahar A.O.