Algérie

Zerhouni revient sur la «régularité» de l’opération



«Les partis n’ont qu’à surveiller les élections!» C’est le jour même du démarrage de la campagne électorale que le ministre de l’Intérieur, impliqué en première ligne, a choisi d’intervenir pour un éclairage global sur la situation politique du pays où les élections ont constitué le gros de son intervention sur la chaîne I. Zerhouni se dit favorable à l’élar-gissement des prérogatives des assemblées locales et l’augmentation de leurs ressources financières. Cela pour leur permettre de prendre davantage d’initiatives dans la gestion des problèmes quotidiens des citoyens, de nature à mettre un terme au système centralisé qui les confine dans une dépendance à l’égard de l’administration centrale». Pour lui, le niveau intellectuel des élus qu’il juge «appréciable» leur permet d’assumer désormais une partie des pouvoirs qui sont actuellement aux mains de l’administration centrale. «82% des candidats aux prochaines élections locales sont âgés de moins de 50 ans dont 22% sont de niveau universitaire alors que certains sont diplômés du deuxième ou troisième cycle», a indiqué Zerhouni, ajoutant que «c’est là un plus qualitatif de nature à inciter le citoyen à voter». La proposition du ministre de l’Intérieur ne peut qu’agréer la plupart des formations politiques dont c’est l’une des principales revendications, depuis l’instauration du pluralisme politique. Sauf que cette proposition suppose le toilettage du code communal qui est actuellement en vigueur. Et là se pose la question de savoir pourquoi autant de tergiversations, alors que plusieurs moutures sont prêtes. Nous croyons même savoir qu’il fait partie des textes phares que l’APN doit discuter. Mais quand? Là est la question. Le ministre de l’Intérieur reviendra, aussi, longuement sur la fameuse commission de surveillance des élections et dira qu’il n’est pas du tout contre sa mise en place, d’autant plus que la commission de préparation n’a pas les mêmes compétences, sachant qu’il s’agit plutôt d’»un organisme administratif chargé des procédures techniques et administratives pour préparer les élections». «Elle n’a aucun rôle politique et demeure sous le contrôle de la justice», a-t-il expliqué en ajoutant que les partis sont en droit de mettre en place cette structure, à condition qu’ils la prennent en charge du point de vue logistique et surtout financier. Car il n’est plus question de refaire les erreurs du passé où cette commission a totalement dévié de sa vocation, comme on a pu le constater à la faveur des rendez-vous électoraux précédents. En effet, beaucoup de partis, notamment ceux qu’on qualifiait de «Sanafirs», ont fait de cette commission un tiroir-caisse en vendant des places à ceux qui voulaient y figurer. Pire, certains ‘chefaillons’ utilisaient ces commissions pour satisfaire leurs appétits sexuels. Plus d’argent pour cette commission et c’est ainsi qu’elle ne pourra désormais drainer que des gens réellement mus par des convictions politiques. Parlant justement de ce qu’il qualifie de «business dans les élections» qui consiste pour des personnes à donner de l’argent pour figurer sur une liste électorale ou pour recueillir des voix en leur faveur, Zerhouni a regretté «la persistance de telles pratiques même si un net recul est enregistré à ce niveau», estimant nécessaire l’élaboration d’une loi qui réglemente le volet financier des partis à travers un contrôle rigoureux. Le ministre d’Etat a, dans ce contexte, affirmé que «la réglementation du volet financier des partis politiques doit être en accord avec notre régime électoral, notre climat politique et notre société en utilisant les expériences d’autres Etats en la matière». Concernant le rejet par l’administration de certaines candidatures, Yazid Zerhouni a souligné que cela concerne des personnes qui occupent des postes incompatibles avec le mandat électif et celles ayant des antécédents judiciaires. A ce titre, il a indiqué que l’administration a rejeté les dossiers de 944 candidats du Front de libération nationale (FLN), 732 du Rassemblement national démocratique (RND), 587 du Mouvement de la société pour la paix (MSP), 547 du Parti des travailleurs (PT), 216 du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), 373 du Front des forces socialistes (FFS) et de 250 candidats du parti d’El-Islah. Le FLN a introduit 329 recours devant la justice qui l’a rétabli dans ses droits dans 138 cas et le RND 160 recours pour en récupérer 31. Sur 211 recours, le MSP a récupéré 94 candidatures alors que le PT, qui a introduit 70 recours, a obtenu gain de cause dans 34 dossiers. Le RCD a, pour sa part, déposé 58 recours et récupéré 34 candidatures. Le FFS, qui a introduit 81 recours, a obtenu gain de cause dans 33 dossiers. Le parti d’El-Islah est parvenu à faire annuler 31 rejets de candidatures sur les 38 recours qu’il a déposés, a encore précisé Zerhouni.


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