Algérie

Zerhouni revient sur la criminalité



«55 à 65% des crimes de droit commun sont élucidés» L’Assemblée populaire nationale aborde la question de la criminalité qui prend de l’ampleur avec la connexion banditisme/terrorisme et c’est le ministre de l’Intérieur qui a été interpellé, jeudi passé, lors de la séance plénière, à ce sujet. Interrogé par la presse, Yazid Zerhouni a souligné que ce phénomène, contrairement à ce que l’on pense, n’est pas aussi dangereux, comparativement avec ce qui se passe dans des pays voisins. En effet, et selon Interpol, le niveau général de criminalité en Algérie varie entre 3 et 5 par 1.000 habitants, alors qu’il est de 13 en Tunisie et de 21 en Espagne. Par ailleurs, «une moyenne de 55 à 65% de crimes de droit commun sont élucidés par les services de sécurité», a-t-il soutenu en faisant remarquer que cela traduit le grand professionnalisme des services algériens. Pour lui, la situation évolue «positivement» par rapport à 2005, grâce au programme de développement du secteur sécuritaire (2006-2010) engagé par l’Etat. «Le taux d’élucidation des infractions et des crimes contre les biens et les personnes est très bon et a augmenté, alors que l’essentiel des moyens de sécurité sont orientés vers la lutte contre le terrorisme», a-t-il souligné en précisant qu’il y a une baisse de la criminalité dans notre société ces dernières années. Il y a, selon lui, un écart entre les faits et l’impression générale dégagée. «Nous estimons que ce que ressentent les gens comme insécurité est lié surtout au terrorisme plus qu’à la criminalité ordinaire de droit commun. Dans certains endroits, les gens se sentent plus inquiets qu’ailleurs, notamment dans les régions où il y a davantage de trafic de drogue», a-t-il ajouté. Alors, quid du phénomène des kidnappings? «Si, par le passé, l’Algérie ne connaissait pas le crime organisé, la population ouvre aujourd’hui les yeux sur ce phénomène qui est une des conséquences du terrorisme. Ni la société ni l’administration, encore moins les services de sécurité n’étaient préparés à confronter le crime organisé», explique le ministre. Et d’assurer que les différents services de sécurité restent sur le qui-vive. «Nous essayons, par des méthodes organisées, rationnelles et scientifiques, d’organiser la lutte contre ce type de crimes. Et nos services de sécurité font preuve d’une grande avancée dans la lutte contre le crime organisé pour avoir eu à confronter le plus dur des crimes qui est le terrorisme, et avoir réalisé des résultats positifs», dira M. Zerhouni. Et pour l’avenir? Le ministre reste optimiste. Il insiste sur l’expérience. «Notre expérience de la période passée nous laisse optimistes quant à une meilleure maîtrise des phénomènes d’insécurité et la lutte contre les nouvelles formes de criminalité», dira-t-il. La maîtrise de la lutte contre ces phénomènes se fera bien entendu avec le concours des organisations internationales. C’est ce qui explique l’ouverture d’un bureau du FBI américain en Algérie. Le ministre n’a d’ailleurs pas nié le fait. Selon lui, cela rentre dans le cadre de la coopération. «Interpol est une institution de coordination et de coopération entre les services de sécurité du monde. Dans certaines situations et là où il est utile de le faire, on va jusqu’à désigner des représentants, des officiers de liaison», explique le ministre de l’Intérieur. «Il est tout à fait normal que le FBI souhaite avoir un officier de liaison à Alger ou que nos services de sécurité, DGSN ou gendarmerie ou autres services de sécurité de l’Etat, aient un officier de liaison à l’étranger», conclura-t-il. Tahar A.O.


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