Algérie

Zerhouni n?exclut aucune piste


L?attentat suicide qui a ébranlé la capitale des Aurès, Batna, a fait 22 morts et 107 blessés, selon le dernier bilan fourni par Noureddine Yazid Zerhouni, ministre d?Etat, ministre de l?Intérieur et des Collectivités locales. Le premier bilan donné jeudi soir, trois heures après l?attentat, faisait état de 14 morts et d?une soixantaine de blessés. Le lendemain matin, le nombre de morts a atteint 19 et celui des blessés 107, dont 36 ont pu quitter l?hôpital après avoir reçu les soins nécessaires. Selon le ministre, seulement 6 personnes sont mortes sur le coup. Les autres ont succombé à leurs blessures à l?hôpital. On dénombre également 3 policiers et 4 gardes-forestiers légèrement touchés. La version de M. Zerhouni sur les circonstances de l?explosion est que « deux citoyens qui attendaient l?arrivée du Président ont remarqué le comportement suspect d?une personne, ils alertent immédiatement un policier. Constatant qu?il a été repéré, l?individu prend la fuite avant de faire exploser la bombe qu?il portait sur lui », relate-t-il. Interpellé à ce sujet par des journalistes, M. Zerhouni s?est montré mesuré, se limitant à quelques hypothèses contenues dans les questions posées. « Aucune piste n?est exclue », répond-il. Il se peut, à ses yeux, que cet attentat meurtrier visait le Président. Comme il se peut aussi que ce soit dirigé de l?étranger, car il y a des individus et des parties qui voient « leurs intérêts "gênés" dans une Algérie stable et qui revient sur la scène internationale, notamment sur le plan économique ». Il n?est donc sûr que d?une chose : « Cet acte terroriste est tout à fait contraire aux aspirations des citoyens de Batna qui sont nombreux à sortir pour accueillir le Président. » Commentant le choix de l?attentat à la bombe, le ministre estime qu?il s?agit de l?acte terroriste le plus facile à perpétrer. Il fait remarquer que la fabrication d?une bombe artisanale ne nécessite pas de gros investissements. Ce qui lui fait dire que « cet acte criminel n?est qu?une affirmation que les groupes terroristes sont dans l?impasse ». « Le peuple les a rejetés et leur nombre est réduit », relève-t-il, jugeant « limités » les moyens dont ils disposent. A la question de savoir si les services de sécurité disposent de moyens leur permettant de faire face à ce genre d?attentat, le ministre dira que les moyens et les équipements de détection existent mais « ils ne sont pas parfaits ». « Mesures et contre-mesures, les moyens évoluent. On joue au chat et à la souris », avouera-t-il. Ainsi, le ministre fait savoir que ce genre d?attentat peut se produire dans n?importe quelle wilaya du pays tant qu?il y aura « des terroristes en mouvement », clamant n?avoir « jamais » dit que l?Algérie est à l?abri de tels attentats. Pour y faire face, le ministre a indiqué que l?ANP s?est dotée de nouveaux moyens et a déjà augmenté ses effectifs pour poursuivre la lutte antiterroriste. Hier, M. Zerhouni a appelé carrément les terroristes encore en mouvement à déposer les armes et à se rendre aux services de sécurité. S?exprimant devant des manifestants dénonçant l?attentat suicide, Yazid Zerhouni a, en effet, déclaré qu?il ne reste aux terroristes qu?une seule alternative : « Se rendre ou mourir. » Le ministre a, par ailleurs, indiqué auparavant que l?auteur de l?attentat suicide était un islamiste venu de l?Ouest, affirmant qu?il était mort déchiqueté par la bombe. Il a été présenté aux journalistes comme un homme de 28 ans, dénommé Abou Mokdad. M. Zerhouni s?est limité à cela, promettant de revenir à l?avenir avec d?amples précisions.