Algérie

Zerhouni a piégé les partis



Aucun parti ne s'est encore déterminé sur la décisionannoncée par Zerhouni déchargeant l'administration de la responsabilité del'installation, pour le scrutin du 29 novembre, d'une commission nationalechargée de la surveillance des élections et laissant le soin de cette formalitéau ressort des formations partisanes, si elles l'estiment nécessaire, mais à lacondition qu'elles en assument les contraintes financières. Le silence desconcernés suite à cette décision des pouvoirs publics est l'indice probant del'embarras qu'elle provoque chez eux.Et pour cause, ils ne peuvent effectivement ni aller contreune mesure qui, en théorie, répond à leur revendication d'une plus grandeliberté pour eux d'agir en matière de contrôle des opérations électorales, niprotester contre l'obligation qui leur est faite d'assumer le coût financer decette plus grande liberté, sauf à se couvrir de ridicule devant une opinionpublique acquise à juste raison au fait qu'il est temps d'en finir avecl'arrosage financier dont ils bénéficient de la part des pouvoirs publics àl'occasion de chaque scrutin.Zerhouni a ainsi incontestablement piégé les formationspartisanes, qui auront désormais beaucoup plus de mal à recourir à l'accusationd'un mode de contrôle des opérations de vote dévoyé par l'administration parceque dépendant de ses largesses. Qui plus est, il les a mises au défi d'assurerpar elles-mêmes ce contrôle.Seront-elles dans la capacité de le faire ? Rien n'estmoins sûr pour deux raisons au moins.La première étant que la plupart d'entre elles sont dansl'impossibilité de faire face à la dépense financière que leur occasionneral'éventuelle participation de leurs représentants aux différents niveaux duprocessus de contrôle des opérations de vote. Et elles sont loin de pouvoircompter sur la contribution volontaire et gracieuse de leurs propres«militants» à ce contrôle électoral. La seconde est qu'il serait surprenant queles partis se mettent d'accord pour oeuvrer ensemble à la prise en charge ducontrôle du scrutin. Il faudrait pour cela qu'ils aient un minimum de confianceles uns à l'égard des autres pour s'engager dans une telle démarche. Ce qui estloin d'être le cas.Au final, ce sont les «petits partis» en lice dans lacompétition qui risquent de pâtir de la décision prise par l'administration. Eneffet, les «grandes cylindrées», en raison de leur «logistique» plus fournie etd'un potentiel humain moins restreint, pourront être largement présentes là oùles nécessités du contrôle l'exigeront. Ce qui ne sera pas le cas pour lespremiers cités, qui ne pourront même pas compter sur la «solidarité» de cespartis mieux nantis qu'eux.Pour leur part, les citoyens n'ont pas réagi négativementaux mesures restrictives qui ont été prises par les autorités dans la nouvelleloi électorale et ont franchement souscrit à celles d'ordre financier qu'elless'apprêtent à prendre pour clarifier la contribution publique au financement dufonctionnement du multipartisme. Ils sont loin d'y voir des mesures«liberticides», ainsi que les ont dénoncées les partis qui en subissent lesconséquences.


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