Algérie

Zerhouni à Paris


Une visite Sous le sceau du sécuritaire Le ministre de l’Intérieur, Noureddine Yazid Zerhouni, est attendu aujourd’hui à Paris pour une visite de travail de deux jours, à l’invitation de son homologue française, Mme Michèle Alliot-Marie. C’est la deuxième fois que Zerhouni, en tant que ministre de l’Intérieur, se rend en France, après la visite intervenue en mai 2006. Prévue de longue date, la visite d’aujourd’hui se situe dans un contexte particulier, marqué du sceau du sécuritaire. La lutte contre le terrorisme islamiste devrait ainsi figurer au cœur de ce déplacement, le premier d’un haut responsable algérien en France depuis l’élection de Sarkozy. Il y a la tenue du procès de Rachid Ramda, dont le nom reste lié à l’Algérie, et la France, qui semble prendre très au sérieux les récentes menaces d’Al-Qaïda contre ses intérêts au Maghreb, plus particulièrement en Algérie, veut certainement intensifier ses contacts avec les officiels algériens et notamment Zerhouni pour parer à toute éventualité terroriste. Il y a lieu de rappeler ici le dernier attentat kamikaze de Lakhdaria dans lequel deux Français travaillant pour le groupe Razel ont été ciblés, attaque revendiquée par le réseau Al-Qaïda. Quelques jours auparavant, trois ressortissants français travaillant pour le compte de ADP, à l’aéroport d’Alger, ont été rapatriés en France, après que des informations liées à leur enlèvement par des éléments du GSPC ont été interceptées par les services de sécurité qui ont aussitôt donné l’alerte à leurs homologues français pour leur permettre ainsi d’agir à temps et surtout court-circuiter une opération que le GSPC n’aurait pas manqué de rentabiliser politiquement et médiatiquement. Depuis ces deux événements, les Français ont considérablement renforcé les mesures de sécurité autour de leurs intérêts en Algérie. Le ministère français des Affaires étrangères a affirmé d’ailleurs, de son côté, prendre «très au sérieux» les menaces d’Al-Qaïda contre ses ressortissants au Maghreb. Et un spécialiste de la lutte antiterroriste a confié à l’AFP que ces événements étaient perçus comme le signe d’une menace très élevée pour les intérêts français en Algérie, évoquant une «atmosphère semblable» à celle du début des années 1990. Outre l’aspect sécuritaire qui devra figurer en bonne place dans les discussions entre Zerhouni et Alliot-Marie, la question de l’émigration clandestine sera certainement évoquée, d’autant plus que lors du séminaire, organisé la semaine dernière par le ministère de la Solidarité nationale, un appel a été lancé pour la mise en commun des efforts des deux côtés de la Méditerranée afin d’endiguer ce phénomène. La visite de Zerhouni constitue également une étape de plus dans le processus de remise à niveau des relations bilatérales et cela à deux mois de la visite d’Etat qu’effectuera dans notre pays le président Nicolas Sarkozy. Le communiqué du ministère de l’Intérieur annonçant la visite parle de «l’évolution positive» de la coopération bilatérale dans les domaines d’intérêt commun, ce qui pourrait augurer «d’avancées encore plus décisives» dans un futur proche. Un futur qui sera, sans doute, marqué par la visite d’Etat de Nicolas Sarkozy à Alger en décembre prochain. Lors de sa courte visite à Alger où il avait surtout présenté son projet d’Union méditerranéenne, le successeur de Chirac avait affirmé qu’il était venu en Algérie «participer à une entente entre deux peuples souverains (...) qui aspirent à avoir un regard tourné vers l’avenir». Les avancées réalisées dans les relations bilatérales à tous les niveaux ont été mises en exergue dans le message adressé par le président Abdelaziz Bouteflika à son homologue français, à l’occasion de la fête nationale du 14 Juillet. «Je tiens à vous dire ma satisfaction pour les avancées notables enregistrées par les relations algéro-françaises ces dernières années, ainsi que mon optimisme quant aux perspectives qui s’ouvrent devant elles», avait souligné le chef de l’Etat dans ce message, relevant «la concordance» de visions et «la convergence» des approches quant aux conditions de réalisation du partenariat d’exception entre les deux pays. Les avancées réalisées dans les relations entre Alger et Paris, dans tous les domaines, ont été le résultat des nombreux échanges de visites de haut niveau. Pour ce qui est du département de l’Intérieur et des Collectivités locales, il y a lieu de rappeler que depuis 2001, plusieurs titulaires français de ce portefeuille ministériel ont effectué des visites de travail en Algérie, au cours desquelles de nombreux accords de coopération ont été conclus entre les deux pays dans ce domaine de compétence. C’est ainsi qu’en février 2001, l’Algérie a accueilli Daniel Vaillant et Nicolas Sarkozy, en mai et octobre 2003; Dominique de Villepin, en octobre 2004 et, encore une fois, M. Sarkozy, en novembre 2006, rappelle-t-on. A propos des accords conclus, l’on citera notamment, ceux relatifs à la coopération dans la lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée et en matière de Protection civile, mais aussi dans le domaine de la délivrance de visas. H. Senouci et S. Farhi
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