Algérie

Zerguine dément son limogeage



Zerguine dément son limogeage
Le PDG du groupe Sonatrach, Abdelhamid Zerguine, a démenti samedi à Alger, son limogeage du groupe, affirmant, en marge d'une exposition du groupe Sonelgaz sur ses réalisations, qu'il est «toujours» au service de son groupe. «Pour le moment, je travaille. Je suis à la disposition et au service du groupe. Il appartient à ceux qui ont colporté cette rumeur de prouver ce qu'ils ont déclaré», a-t-il dit à la presse, en marge d'une exposition du groupe Sonelgaz sur les réalisations du secteur de l'électricité et du gaz.
Des journaux de la presse nationale ont évoqué vendredi son limogeage en relation avec les derniers évènements d'In Amenas (Illizi), sans pour autant citer de sources identifiées. Zerguine, 63 ans, avait été nommé en novembre 2011 à la tête du groupe Sonatrach, en remplacement de Nordine Cherouati, rappelle-t-on. L'absence de communication qui caractérise les institutions en Algérie, et Sonatrach n'est pas la moindre d'entre elles, a placé la société pétrolière au centre de rumeurs et de spéculations dont tout le monde aurait fait l'économie par un simple communiqué qui met les choses au point. Il s'agit d'une information se rapportant au remplacement d'Abdelhamid Zerguine, président-directeur général de Sonatrach, annoncée par des journaux et repris par des sites qui donnent la date à laquelle sera prise la décision (aujourd'hui, dimanche 3 février) et même le nom de son successeur à la tête de cette entreprise sans laquelle l'économie algérienne ne serait pas ce qu'elle est. On parle de divergences entre le PDG de Sonatrach et son ministre de tutelle, Youcef Yousfi. La rumeur avait circulé bien avant le week-end mais rien ne l'avait ni infirmée ni confirmée. En effet, selon certaines sources, citées par la presse, dès jeudi, Abdelhamid Zerguine n'était plus considéré comme PDG de Sonatrach par le ministre, Youcef Yousfi, qui ne l'aurait pas fait participer à une réunion avec la société britannique BP. Les observateurs ne manquent pas de faire le lien entre cette information et le contexte sécuritaire marqué par l'attaque terroriste contre le site gazier de Tiguentourine, près d'In Amenas, dans le sud du pays, qui a fait l'objet d'une riposte efficace de la part de l'ANP, mais aussi l'attaque contre le gazoduc à Djebahia, dans la région de Bouira, à 125 km au sud-est d'Alger. Dans ces deux situations, la communication institutionnelle avait été défaillante, pour des raisons plus ou moins justes concernant le site de Tiguentourine, vu l'ampleur et la gravité de l'événement, mais pas du tout justifiée dans le deuxième cas. Les bruits sur les défections de sociétés étrangères n'avaient pas fait l'objet d'une mise au point rapide, laissant planer le doute sur les conditions sécuritaires qui entourent les sites d'exploration et d'exploitation des hydrocarbures. La dernière déclaration en date du PDG de Sonatrach, faite sur les ondes de la Radio nationale, concernait justement de nouvelles mesures pour sécuriser les sites pétroliers et gaziers. Il évoquait une évaluation en cours au sein de l'entreprise effectuée en collaboration avec les services de sécurité en vue d'une révision des mesures pour soutenir cette activité vitale. Pour rappel, Abdelhamid Zerguine a été nommé le 17 novembre 2011 à la tête de la compagnie pétrolière algérienne pour succéder à Nour Eddine Cherouati dont la «mise en fin de fonction» avait été anecdotique. On se rappelle que M. Cherouati était pratiquement le seul à ne pas croire à l'information qui faisait état de son remplacement par M. Zerguine. M. Cherouati avait même eu l'audace de dire qu'il dérangeait des intérêts et qu'il savait d'où venaient les rumeurs le donnant partant. Cette péripétie tient sans doute beaucoup à la personnalité de Nour Eddine Cherouati. Les choses ne se passent pas de la même façon cette fois, même si la rumeur est tout aussi insistante. Aucune réaction n'est venue ni du PDG concerné, Abdelhamid Zerguine, ni du ministère de l'Energie et des Mines, tutelle de Sonatrach, ni d'une quelconque autre instance de l'entreprise ou de l'Etat, s'agissant de l'entreprise phare du pays. Si le changement du PDG se confirme, il risque d'accréditer l'idée que Sonatrach, qui fêtera à la fin 2013, son cinquantième anniversaire, n'est pas sortie de la tourmente commencée avec le scandale de corruption qui a éclaté en janvier 2010.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)