Algérie

Zemzem et le destin d’Ismaïl


Zemzem et le destin d’Ismaïl Hadjar était restée seule avec son enfant dans ce pays de la soif (la mecque). Ismaïl était sur le point de mourir. L’enfant pleurait et sa mère affolée courait d’une colline à l’autre pour chercher du secours. En pleurant, Ismaïl frappait le sable de ses talons si bien qu’une source en jaillit avec force et abondance. Pour la tempérer, Agar dit à la source: «zemzem», «calmement-calmement». Cette source coule encore aujourd’hui à La Mecque, désaltérant et purifiant les pèlerins. La course éperdue d’Agar entre les collines de Safa et Marwa est réactualisée lors du rituel du pèlerinage.Agar symbolise l’âme assoiffée de vérité. Elle a le même cheminement qu’Abraham qui cherchait la Vérité à travers les croyances de son temps, puis à travers l’astronomie et l’astrologie. Mais chaque fois qu’il croyait l’avoir atteinte, il se retrouvait insatisfait. La Vérité était encore au-delà. Telle Agar, l’âme dans sa quête court d’une hésitation à l’autre, d’une fausse certitude à l’autre, d’une question à l’autre, cherchant l’eau de Vérité dans la Source de la vie. Cet événement de la vie d’Abraham a suscité cette question : comment un prophète peut-il abandonner dans le désert une mère et son enfant à cause de la jalousie d’une femme ? Aujourd’hui, cette histoire nous révèle son secret et éclaire ce mystère : la volonté divine a voulu cacher la descendance d’Ibrahim. Ceci est explicité clairement dans la Genèse. Ibrahim est le père des grandes traditions monothéistes : le judaïsme, le christianisme et l’islam. Il eut par la suite un autre fils avec Sarah : Isaac, qui donna Yakoub et les douze tribus d’Israël. Selon la version islamique de l’histoire, Dieu ordonna à Ibrahim de lui sacrifier son fils unique Ismaïl au lieudit Mina. Comme l’explique le Coran, c’est après le miracle du sacrifice que Sarah, stérile et d’un âge fort avancé, donna naissance à Isaac. Etonnée, elle dit aux anges venus annoncer à Abraham la nouvelle d’un héritier : La femme d’Ibrahim se tenait debout et elle riait. Nous lui annonçâmes la bonne nouvelle d ’Isaac, et de Yakoub, après Isaac. Elle dit : «Malheur à moi! Est-ce que je vais enfanter, alors que je suis vieille, et crue celui-ci, mon mari, est un vieillard ? Voilà vraiment une chose étrange!» Ils dirent : «L’ordre de Dieu te surprend-il ? Que la miséricorde de Dieu et ses bénédictions soient sur vous, ô gens de cette maison ! Dieu est digne de louange et de gloire ! » (Sourate 11, versets 71-73.) Cette lignée est celle de Moussa jusqu’à Zakaria, Younous et enfin Maryam qui donnera naissance à Issa. Mais ce dernier n’a pas d’enfants. La lignée d’Ismaïl prend alors le relais. Comme une graine mystérieusement cachée, les fils d’Ismaïl vivaient au milieu d’un désert que personne n’avait pu posséder, ni les Byzantins ni les Perses, bien qu’il fût un point d’eau incontournable, un carrefour caravanier important, un sanctuaire et un lieu de pèlerinage réputés. D’Ismaël naîtra, après plusieurs générations, Mohammed, le lien entre les deux ascendances Dans le désert mecquois, Ibrahim vit en songe qu’il devait sacrifier son fils. Au réveil, il lui raconta sa vision. Ismaël, serein, dit à son père : «Fais ce qui t’est ordonné, évite de te salir de mon sang afin que ma mère l’ignore. » Ils partirent tous deux vers la plaine de Mina où devait avoir lieu l’immolation. En cours de route, Satan tenta par trois fois de le dissuader. Pour éloigner le diable, Abraham lança des pierres dans la direction de la voix. Quelle épreuve dure et pénible que d’immoler son propre fils pour obéir à l’ordre divin ! Un fils unique qu’il a attendu si longtemps et qui hériterait de son enseignement spirituel ! Et pourtant Ibrahim n’hésite pas un instant. Son amour de Dieu est plus fort que sa souffrance. L’ordre sera exécuté car il sait que le Divin connaît ce qui échappe à l’entendement humain. A l’instant où, dans une soumission parfaite, il allait égorger son fils, la voix de Dieu arrêta son geste : «Â O Ibrahim, tu as été fidèle à ton songe, rachète ton enfant avec le mouton que voici. » Il prit la bête et l’immola en signe de gratitude et de remerciement. Cette épreuve atteste la profondeur de l’attachement d’Ibrahim à Dieu. Si nous croyons aimer un être, aimons-le en Dieu. Celui que nous aimons parce qu’il nous aime, nous ne faisons que lui rendre la monnaie de sa pièce. Mais si nous sommes capables d’aimer les autres, jusqu’à nos propres ennemis, nous avons plus de mérite et l’amour devient alors libérateur. Si j’aime une personne en Dieu et que demain elle me déçoit, mon cœur sera apaisé car c’est Dieu que j’ai aimé à travers elle. Quant aux êtres disparus, si nous continuons à les aimer en Dieu, ils resteront toujours vivants dans nos cœurs car Dieu est l’éternel Vivant. A suivre... Khaled Bentounès
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