"La précipitation dans le dépôt des dossiers a négativement impacté le respect du cahier des charges", a indiqué le ministre de l'Industrie, qui a précisé qu'aucun agrément pour l'importation des voitures n'a, jusque-là, été délivré.Le ministre de l'Industrie, Ahmed Zeghdar, n'y est pas allé avec le dos de la cuillère pour répondre aux concessionnaires automobiles qui ont récemment saisi le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, pour dénoncer le blocage des agréments pour l'importation des voitures neuves.
Interpellé par les députés de l'Assemblée populaire nationale (APN), le ministre en charge du secteur de l'Industrie a, d'emblée, accusé certains concessionnaires d'avoir déposé "dans la précipitation" leurs dossiers au comité interministériel au détriment des clauses contenues dans le cahier des charges.
"La grande rentabilité de ce créneau a suscité l'intérêt des opérateurs économiques venus déposer leurs demandes pour pouvoir accéder en premier à ce marché. La précipitation dans le dépôt des dossiers a négativement impacté notamment le respect du cahier des charges", a accusé M. Zeghdar, signifiant que cet état de fait s'est répercuté sur l'étude des dossiers et les enquêtes réalisées sur le terrain par les membres du comité avec les directeurs de l'industrie des wilayas.
Du coup, révèle M. Zeghdar, "aucun agrément pour l'importation de voitures n'a, jusqu'à l'heure, été délivré compte tenu des réserves émises par la commission spécialisée".
Ce refus massif, le ministre l'impute "aux réserves mentionnées par le Comité interministériel et qui portent sur les infrastructures nécessaires pour l'exercice de cette activité, dont les showrooms et les dépôts, notamment en ce qui concerne la nature juridique".
Selon M. Zeghdar, outre les huit dossiers qui ont fait l'objet de réserves notifiées aux opérateurs, dont l'examen est reporté jusqu'à l'obtention des informations complémentaires exigées par son département, "les autres dossiers ont reçu un avis défavorable".
Autrement dit, 58 dossiers sur les 66 déposés par les opérateurs risquent d'être exclus de la liste des importateurs de voitures neuves, d'autant que le comité ad hoc n'a étudié que 27 demandes d'agréments.
Et d'insister devant les députés que "les agréments seront accordés ainsi, seulement avec un avis favorable de la commission technique". M. Zeghdar coupe l'herbe sous le pied aux concessionnaires qui misaient sur l'intervention du chef de l'Etat pour reprendre leurs activités.
En ce sens, le ministre illustre son argumentation par le cas d'un opérateur ? qu'il ne cite pas ? qui a investi sur une terre agricole pour ouvrir des showrooms et des ateliers pour le service après-vente. "Il est inconcevable d'octroyer un agrément pour l'exercice de cette activité sur une terre agricole", a fustigé le ministre.
Si les déclarations de M. Zeghdar ont le mérite de mettre fin aux fakenews distillées sur les réseaux sociaux et qui annoncent la reprise imminente des importations des voitures neuves, il n'en demeure pas moins qu'il n'a fixé aucune échéance pour un retour à la normale.
Du coup, le feuilleton des importations des voitures neuves est loin de connaître son épilogue et les annonces du ministre n'augurent pas la fin du calvaire pour le secteur de l'automobile.
Pour rappel, les 66 dossiers déposés au ministère de l'Industrie portent sur l'importation de véhicules de tourisme et utilitaires, de camions, de tracteurs, d'autocars et de camionnettes, d'engins roulants, de tracteurs agricoles et de motocycles.
FARID BELGACEM
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Posté Le : 06/11/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Farid BELGACEM
Source : www.liberte-algerie.com